Non, il ne s’agit pas d’une religion ésotérique, pas
plus que d’une nouvelle secte ésotérique qui prônerait la consommation de
je-ne-sais quel hach…ich ! Les utilisateurs de #hachtags sont ceux qui
balisent leurs gazouillis de twittos
par l’adjonction de mots-clés (tags), de sorte à fédérer les conversations et
les utilisateurs autour de thématiques ciblées.
Votre pratique de Twitter se
développant, vous aurez remarqué que les messages postés par ceux que vous
suivez
sont, non seulement des messages originaux, mais aussi parfois ce que l’on
appelle des tweets de redirection ou de répétition. Ces posts de second rang,
s’ils sont correctement publiés, sont reconnaissables par le fait qu’ils
commencent par « RT », un indice que l’on fait généralement suivre du
nom d’utilisateur dont on reproduit une intervention. Exemple : RT
@mediacteur. Cela permet à vos « suiveurs » de remonter à la source
de l’information, s’ils le désirent. Et pour vous, c’est une manière de citer
vos sources. Le « RT » n’est donc pas à confondre avec le Re
@nomdutilisateur qui signifie bien que l’on répond de façon personnelle à tel
ou tel… même si –et surtout si- le message ainsi posté reste lisible par tous
les abonnés à votre gazouilli.
Et les #hachtags ? Dans la
syntaxe des twittos, s’est rapidement glissée une pratique pas encore très
formalisée, mais très intéressante tout de même : l’insertion de
mots-clés. Tout terme précédé d’un « dièse » va automatiquement générer
une page twitter spécifique. Tous les gazouillis qui intégreront ce #hachtags
seront donc doublement publiés : à la fois dans le fil de conversation de
leur auteur (et par voie de conséquence, dans ceux de tous ses abonnés) mais
aussi dans cette page thématique.
Exemple : https://twitter.com/#search?q=#educationauxmedias.
Comme on le remarque dans l’URL de cette page, nous sommes en présence, non
d’un profil d’utilisateur, mais bien d’une page résultat d’une recherche opérée
par « Search Twitter », le moteur interne de la plate-forme Twitter.
Il y a donc une différence entre une page créée par l’usage d’un #hachtag et
une page d’utilisateur qui aurait été créée en personnalisant, telle un
personne morale, une notion, un événement ou une réalité. Vous pouvez ainsi
comparer https://twitter.com/#search?q=#iranelection, la page qui compile toutes les
interventions tagguée « #IranElection » et la page https://twitter.com/iranelection qui a été créée au bénéfice d’une
personne (une seule) qui a choisi ce pseudonyme pour développer une ligne
éditoriale ciblée sur cette problématique.
Concrètement, l’usage des #hachtags permet donc non seulement de
baliser une thématique dans la masse des gazouillis qui s’expriment, mais aussi
de rassembler les intéressés par la problématique sur une page unique. Une
Twitter api a d’ailleurs
été créée pour vous faciliter la localisation des pages dédiées à des
tags : Tweetchat. Une fois abonné à celle-ci, vous pouvez par son
intermédiaire interroger la base de données Twitter pour être redirigée vers la
chat room correspondante. Mais attention, tout message que vous posterez dans
cette chat room sera également posté dans votre fil de gazouillis et vos
abonnés en seront automatiquement avertis. Ne croyez donc pas que vous ne vous
adressez qu’aux abonnés lecteurs de la page thématique. Twubs (voir : http://twubs.com) est un autre moteur de recherche des
#hashtags existant. Histoire de ne pas ouvrir la même thématique sous un autre
terme, un synonyme ou un pluriel.
Tweetchat n’est pas la seule Twitter api à s’intéresser aux
#hachtags. En effet, un site internet logé à l’adresse : http://www.hashtags.org permet de suivre la
popularité des hashtags en temps réel. Pas étonnant alors que Twitter devienne
un espace d’investigation hautement fréquenté par les journalistes. Que ce soit
pour lever l’info ou pour en rechercher les témoins directs, de plus en plus,
les médias se branchent sur la toile, avec l’impérative nécessité, ensuite, non
seulement de recouper leurs sources, mais d’en identifier les auteurs et
d’établir le degré de fiabilité de ces derniers.
Une autre circonstance dans laquelle l’usage de #hachtags semble
bien se développer, c’est le compte-rendu, en ligne en temps réel, d’un
événement auquel vous participeriez et duquel vous voulez faire bénéficier tous
vos abonnés. On voit même de plus en plus des colloques et conférences
se servir de cet usage « en temps réel » dans l’auditoire, pour
permettre des interactions entre les participants, et avec le conférencier ou les
membres de la table ronde. Dans ce cas, il arrive que l’on entreprenne la
projection grand écran des réactions des participants pendant que les experts
s’expriment. C’est cette intuition que cherche même à développer un enseignant
qui tente ainsi de contrecarrer le risque de dispersion de l’attention de ses
élèves qui surfe distraitement pendant la classe.. Pendant qu’il anime son
cours, il invite ses étudiants équipés de portables à dialoguer entre eux (sur
ce que le cours évoque, bien sûr), ou à faire des recherches dont ils publient
en temps réel les résultats pour toute la classe, sur grand écran.
Userez-vous des #hachtags, à l’avenir ? Une règle doit malgré
tout orienter votre pratique : si vous vous laissez convaincre de leur
utilité, restez sobres dans le nombre de tags au sein d’un message. Comme les
verres d’alcool, nous dirons : « Un, deux… ça va. Trois ?
Bonjour les dégâts ! ». D’autant qu’il faut bien se rendre à l’évidence : si on ne dispose
que de 140 caractères pour un tweet… les #hachtags… ça consomme inévitablement
de la place !
Autres applications Twitter (à partir de Twittosphere) :
Twicsy : moteur de recherche d’images postées sur Twitter, en
temps réel
Twitcaps : idem
Twitrpix : un partage immédiat de photos sur Twitter
Tefollow : Tout savoir sur un Twittos
Twtbizcard : générateur et envoi de carte de visite, via
Twitter
Twtcard : idem pour une carte de vœux
Encadré : Décès de Michael Jackson sur Twitter
La nouvelle a eu l’effet d’une déferlante sur le réseau social aux
gazouillis. Parmi les terndings topics, on note en premier MJ’s suivi de RIP
MJ. C’est dire que ces termes sont les plus populaires dans les posts du
moment. Mais la création de hashtags permet aussi de suivre les débats sur des
pages dédiées. On notera : #michaeljackson, #Michael, #michael, #MICHAEL,
#Jackson, #RIPMJ, #MJ et même #moonwalk. Une sacrée dispersion… Enfin, un
#overdose… semble plébiciter une explication du décès avant même l’avis du
légiste !