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Une motivation décuplée par les médias


M'sieur, Internet, c'est super-méga V ?


Petit sondage :


Si vous pensez que l'équipement multimédia des écoles réveillera la motivation des élèves pour le travail
      
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Si vous pensez que l'attrait pour la nouveauté de ces technologies s'atténuant, tout redeviendra sous peu, comme avant

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A coup sûr, le multimédia et les nouvelles technologies sont des outils qui demandent la participation active de celui qui les utilise. Les médias classiques (textes et audiovisuel) avaient implanté la routine de leur linéarité. Eux, on peut les suivre, même par distraction, car ils roulent tout seul. Il suffit de se laisser porter par la vague. Mais le surf, le vrai, le voici : le multimédia on ou off-line, qui  pousse au choix, provoque à la réaction. Avec lui pas question de rester amorphe, il faut se prononcer, naviguer, saisir le gouvernail (pardon, la souris ou le joystick) et orienter la progression. En un mot : se secouer.
"Cavalez, gigotez...", dirait le publiciste bien connu. Si le multimédia se laissait boire comme V... , la victoire pédagogique serait-elle au bout du chemin ?

Il clique sur un bouton, coche une case de réponse. Il consulte un index et  constitue en album une pile de documents pour sa présentation. Il copie/colle des extraits choisis pour son exposé. Pas à dire, cet élève abat du travail ! Avec le multimédia, plus question de garder les mains en poche et les yeux au plafond. L'ordi réclame des clic réguliers de souris, car l'économiseur d'énergie menace de s'emparer de l'écran. Il faut donc être vigilant... et actif.


Bien sûr, l'activisme peut aussi servir de paravent au désintérêt, il peut feindre avec la crainte d'une sanction plus lourde encore que l'ennui et  donc malgré tout masquer une démotivation bien réelle. Mais le procédé sera à tout le moins exceptionnel, tant il est vrai que c'est surtout le ton monocorde du professeur ou le ronronnement mécanique du magnétoscope qui poussent les cancres à "regarder l'oiseau-lyre passant dans le ciel". Quand le prof disserte et que les meneurs mènent, quoi de plus facile  que de s'abstraire ?

C'est que le choix des outils en dit long sur le travail qui sera demandé aux élèves. Méthode statique, tu écoutes et tu assimiles. Dans ce cas, tu as intérêt à avoir compris ou à poser les questions de clarification nécessaires, parce que sinon, il ne te restera plus qu'une solution : étudier par coeur. Et là, rien n'est garanti. Méthode active, tu t'engages, tu choisis et tes options enclenchent la suite du travail. Correctes, tes réponses te permettent de passer à la phase suivante ou t'introduisent à l'étape d'évaluation. Fausses, elles provoquent la suggestion de relire tes notes, de te réapproprier certains passages de la matière déjà vue avant de tenter une nouvelle réponse. Te voilà acteur de ton parcours, contraint désormais de ne plus avoir la possibilité de te noyer dans le groupe, derrière les forts-en-voix. Tu dois assumer toi-même de faire avancer le smilblik.

Certes une question demeure : motivation et activisme vont-ils de paire ? Une chose est sûre : dans l'activité, je suis contraint de réfléchir, de m'impliquer, de me prononcer, de choisir. Et tout cela ne peut manquer d'interpeler mon égo. C'est moi qui opte pour tel ou tel option. C'est moi qui signe ce travail ! Et si l'usage du multimédia (encore coûteux et peu répandu dans les classes) nous a mis à deux par écran, j'ai eu d'autant plus de raisons de m'affirmer qu'il m'aura fallu négocier "notre" réponse" avec mon jumeau (l'apprentissage citoyen demandant alors d'éviter toute démarche d'écrasement du plus faible).

Mais cela était déjà vrai avec les travaux de groupes. Pédagogie active et responsabilité collégiale dans la production d'un travail ne datent pas de l'ère des nouvelles technologies. On peut toutefois se demander si le multimédia ne décuplera pas ce qui se vivait déjà dans les travaux de groupes.
Mais ce n'est sans doute pas l'activation de l'élève qui peut réveiller sa motivation, mais bien plus l'intérêt qu'il peut investir dans un travail qui devient son oeuvre. Ce n'est donc pas non plus l'outil qui éveille la motivation. Ou alors, celle-ci est passagère et ne durera que le temps de l'émerveillement technologique. Non, s'il y a motivation, elle viendra de ce que l'élève peut se réaliser un minimum dans la tâche qu'il entreprend.

Certes, il y en a qui se sentent bien dans l'acte cérébral d'écouter, comprendre et retenir/restituer. D'autres, pour arriver à l'appropriation, doivent bouger, agir, tester, se tromper, recommencer, simuler... . Pour ceux-là, surtout, le multimédia est alors un outil démultiplicateur. Il peut rendre les choses plus aisées (un clic suffira parfois), plus performantes (la duplication et la simulation dans le monde numérique sont vraiment optimales). Quant au résultat final : l'appropriation d'une éducation citoyenne, elle en ressortira dynamisée si le jeune a pu trouver dans la technologie utilisée, un moyen de s'introduire toujours plus et mieux dans la société qui l'attend comme adulte. Cela sera vrai en terme de procédure, si toutefois, les contenus qui sont abordés ainsi, le sont dans une qualité d'outils et un degré de pertinence acquis.

Car on peut rappeler ici les déboires d'une certaine télévision scolaire. Certes, l'attrait du petit écran, le dépaysement du déplacement vers la salle audiovisuel, le ton (télégénique?) du présentateur... ont pu jouer un moment. Mais rappelons tout de même que l'on n'a pu parler de véritable éducation par les médias audiovisuels, qu'à partir du moment où l'on a commencé à visionner des émissions grand public bénéficiant de moyens de tournage plus importants, traitant de sujets peut-être moins scolaires, mais plus engagés... et à partir du moment où l'élève a commencé à se poser des questions sur le tournage d'une émission (éducation aux médias) quand ce ne fut pas jusqu'à prendre une caméra ou du moins un caméscope en main.

Alors, le multimédia fera-t-il pétiller dans les classes ? Pas vraiment si, avec ces nouveaux outils, on travaille comme on l'a toujours fait et que cette façon de faire est résolument frontale en terme de procédure et transmissive en terme de contenu. Eau plate dans les godets ! Par contre, si l'on profite de l'interactivité de ces outils, pour mobiliser le jeune au sein d'un projet qu'il peut faire sien, le faisant accéder à des contenus de qualité, voire même enlui donnant l'occasion d'en produire à son tour, alors oui, la motivation pétillera de toutes ses bulles !



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