Avec Twitter (1) , votre petit refrain, libellé en 140 caractères maximum, s’envole à destination de la planète entière… Quiconque est charmé par votre chant, peut désormais s’y abonner. Un peu comme si vous chantiez sous la douche et que tout ce qui vous passe par la tête est publié, dans l’instant même.
Qui n’a pas encore été atteint par la vague des réseaux sociaux ? Facebook et ses homologues (Hi5, MySpace, Netlog …) s’arrachent les palmes. Mais il en est aussi d’autres qui émergent de façon magistrale, du fait de leur intégration à l’actualité. Ainsi Twitter, souvent cité depuis que l’on sait qu’Obama a massivement déployé sa campagne électorale sur le net. « Twitter » qui serait aussi devenu l’allié incontournable des journalistes. On évoque les événements du tsunami de 2004, de la prise d’otages de Mumbai-Bombay et, plus récemment, les émeutes qui ont échauffé l’Iran (Islam vert de Mousavi vs Ahmadinejad). Les reporters sont à la recherche d’infos de première main. Ce réseau social les met en contact avec des témoins directs d‘événements fortuits (catastrophes, conflits…) ou des « hurleurs d’infos » que l‘on tente de parfois censurer. Canal d’infos intéressant à solliciter toutefois avec sélectivité. Mais le secteur des médias n’est pas le seul à avoir investi cette plate-forme. Le grand public y développe aussi ses usages.
Que me chantes-tu là ?
Au premier regard, vous ferez le rapprochement entre la fenêtre de dialogue de Twitter et celle du « statut » de Facebook. « Exprimez-vous » est clairement une invitation à vous « lâcher »… Tout dire de ce qui vous passe par la tête ? Tout, sauf bien sûr , ce que votre bonne éducation vous intimera de garder pour vous ! Ainsi, certains informent du fait qu’ils s’arrêtent dans leur travail pour prendre une tasse de café ou se faire couler un bain… A ce niveau, l’intérêt commun n’est guère perceptible. Où les choses deviennent intéressantes, c’est quand les utilisateurs publient en temps réel, les fruits de leur veille sur le net. Ils échangent leurs bonnes infos… sûr que le bénéfice est finalement plus grand. Et « ça marche.. » comme dirait la pub !
Twitter est de la mouvance « Web 2 .0 ». Une fois inscrit, vous créez votre profil et commencez immédiatement à publier. Qui dit « réseau social » dit échange : vous vous abonnerez donc aussi au fil de publication d’autres utilisateurs. Il y aura des figures que vous allez « suivre » et d’autres qui vous suivront : Following et Follower. Vous pourrez classer vos contacts dans des listes thématiques et communiquer avec eux par messagerie interne. Animateurs en OJ voilà un bon plan pour alimenter des interactions de type : partage de bonnes ressources en animation/formation.
Nouvelle star…ification ?
Y a-t-il des risques dont il faudrait prendre conscience ? Comme tous les réseaux sociaux, celui-ci peut s’avérer grand consommateur de temps ! Mais l’intérêt est à la mesure de l’investissement : plus on apporte à son réseau, plus il vous en donne. Et la transparence des relations vous permet de vous rapprocher de qui vous estimez intéressant de suivre les publications. Mais le web 2.0 réclame une vigilance sélective (identification des auteurs, recoupement des infos, estimation à leur juste valeur des opinions qui foisonnent…). Car, nouveauté par rapport au web de première génération, on assiste à un intéressant phénomène de montée en puissance de « leaders d’opinions ». La capillarité des relations conduit au plébiscite de véritables nouvelles personnalités. A côté, et en complément, de la voie académique, (diplômes, publications scientifiques…) l’expérience de terrain, les savoir-faire éprouvés et les nombreux contacts avec le milieu des spécialistes d’une question amènent finalement les pairs à élire leurs leaders d’opinions : une autre manière, très démocratique, d’être reconnu à son niveaux d’expertise. Des erreurs possibles fruits d’un aveuglement collectif ? Peut-être parfois… mais la marche arrière est alors simple : on sort l’intrus démasqué de sa liste de contacts. De toute évidence, à l’avenir, les aptitudes réticulaires seront-elles reconnues de plus en plus comme des compétences essentielles à développer pour se construire une identité sociale et professionnelle en cohérence avec la technologie ambiante.
1. signifie « gazouiller ».