Michel
Berhin, formateur et chargé de mission au sein du centre de ressources
de l’enseignement libre, participe depuis plus de quinze ans aux
réflexions du Conseil Supérieur de l’Education aux Médias. Il est
détaché de l’enseignement pour accompagner la formation continuée des
professeurs. Journaliste et veilleur online centré sur la question des
médias en lien avec la pédagogique, il a aussi acquis une longue
expérience d’animateur en Espace publique numérique (EPN),
principalement auprès des seniors.
L’orientation des usages technologiques de ces dernières années
l’amène à énoncer les principes suivants qui sont les moteurs de ses
formations
- L’évolution technologique est un fait. La
société de demain sera de plus en plus numérique. Rien ne peut refouler
le vent quand il souffle. C’est alors qu’il faut apprendre à barrer
correctement pour aller où l’on veut.
- L’école et le métier d’enseignant doivent s’élever au niveau 2.0.
En effet, les sources d’apprentissages sont multiples et l’école n’en
est plus la seule dispensatrice. Elle doit néanmoins organiser et
structurer ceux-ci. En ce sens, le professeur a un rôle important à
jouer, que la machine ne peut remplir. Mais cela implique un
repositionnement didactique fondamental.
- Comme le dit souvent Marcel Lebrun (Institut de Pédagogie et
des Médias – UCL), « moins on enseigne et plus ils apprennent ». Il faut chercher de nouvelles approches du métier de toujours en faisant « flipper[1] »
les classes. Le temps passé hors de la classe peut servir à prendre
livraison des matières premières de l’apprentissage. Le temps passé en
classe doit servir à organiser et structurer ces savoirs pour en faire
des connaissances intégrées à des compétences.
- Les technologies ne doivent pas rester éteintes tout le temps où l’élève est en classe. Elles doivent être interrogées pour leur apport potentiel en matière d’apprentissage. Y compris, pourquoi pas, au moment de l’évaluation.
- La démarche d’apprentissage porte plus de fruits quand elle est active (pédagogie par l’action, le projet) et bénéficie très positivement d’un scénario collectif (pédagogie collaborative). D’où l’intérêt grandissant que l’enseignant portera au connectivisme[2], à l’heure où les interactions se font aussi abondamment par l’intermédiaire des réseaux sociaux.
Ces derniers, plutôt que d’être enfermés dans une vision caricaturale
qui les identifieraient à des salles de récréation, seront aussi interrogés sur leur potentiel didactique.
Le mandat du formateur est d’apporter un feu vert à ceux qui ont déjà
entamé cette mutation dont il est question ci-dessus, et d’inviter par
la réflexion et l’action ceux qui voudraient s’y embarquer.
Les technologies ne seront donc pas uniquement abordées pour/dans
leurs aspects techniques (même s’il s’agit souvent là d’un passage
obligé, de sorte à savoir par l’expérience concrète, de quoi l’on
parle).
Les technologies ne seront pas uniquement envisagées non
plus comme auxiliaires d’enseignement disciplinaire (ce que l’on nomme
« Education PAR les médias », un passage obligé pour trouver place dans
les cours).
Les technologies seront approchées par une réflexion critique qui
observe et décrit « Ce qui se passe quand cela se passe ». Un pas de
côté qui ouvre à la métacognition.
La question, souvent présentée comme prioritaire, des risques
liés aux usages médiatiques ne sera évoquée que dans ce pas de côté
positivant qui observe TOUT ce qui se passe quand quelque chose se
passe. En effet, l’expérience révèle que, si des risques sont bien
réels, ils sont généralement bien négociés par un utilisateur
sensibilisé. Bien plus d’avantages que d’inconvénients, donc voila ca c fait
En ce sens, on pourrait avantageusement lire, entre autres choses...