La Bible et le Coran comparés
Christine SCHIRRMACHER*
Chrétiens et musulmans croient-ils au même Dieu? L’Allah du Coran est-il le même Dieu que celui dont il est question dans l’Ancien et le Nouveau Testaments?
Ceux qui préconisent le dialogue entre musulmans et chrétiens soulignent que les deux religions ont les mêmes racines: les deux révèrent Abraham et le considèrent comme leur ancêtre. Le Coran, comme la Bible, raconte l’histoire du péché d’Adam et de sa femme dans le paradis, ainsi que celle de Moïse et de la traversée de la mer Rouge. Le Coran, comme la Bible, parle de Jésus, de Marie et de Jean-Baptiste. Pourtant, malgré les similitudes, les personnes et les événements n’ont ni le même contenu, ni le même sens. Examinons les similitudes et les différences les plus remarquables existant entre la Bible et le Coran, entre les credos chrétien et musulman.
DIEU | |
Chrétiens et musulmans croient en un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, et de chaque être humain, qui a révélé sa volonté dans un livre saint. Au jour du jugement, à la fin des temps, Dieu appellera chacun à lui rendre des comptes. | |
Coran | Bible |
1. Allah est le créateur de l’univers et de chaque homme, mais il est transcendant, c’est-à-dire séparé de la création. Il n’y a aucun lien entre le créateur et la création. (Sura 55:1-78; 6:100-101) | 1. Dieu a créé l’homme à son image et l’a fait son partenaire. Il a révélé sa nature dans sa création. Jésus est le pont qui relie Dieu à l’homme. (Jn 1:1-2) |
2. Allah n’a pas d’enfants. Jésus ne peut pas être adoré comme Dieu. Croire à la Trinité, c’est être polythéiste. Adorer plus d’un seul dieu est le pire des péchés pour l’islam; il n’y a pas pire péché pour l’islam; il ne peut pas être pardonné, puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu (Allah signifie « le Dieu » ou « la déesse »). (5:72-73; 4:171-172) | 2. Jésus-Christ est le Fils unique de Dieu. Jésus est venu sur terre comme être humain tout en étant Dieu. Le Père, le Fils et l’Esprit sont un seul Dieu trinitaire. (Jn 1:1-2) |
3. Allah n’est pas le père de Jésus- Christ. Il est le Dieu omnipotent et miséricordieux. Le Coran accuse les chrétiens d’adorer trois dieux: Dieu, Jésus et Marie. Ceci est sans doute la conception de la Trinité qu’ont décrite les chrétiens de son temps. (9:30 -31) | 3. Dieu est le Père de Jésus-Christ et le Père de ses enfants. (Rm 8:15-17). La Trinité est composée du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Marie était un simple être humain et n’a pas de place dans la Trinité. (Mt 28:19) |
JÉSUS | |
Le Coran et la Bible nous apprennent que Jésus a été envoyé par Dieu à Israël. Les deux l’appellent « Christ ». Il est né de la Vierge Marie, il a appelé les Israélites à la foi, il est monté au ciel et il reviendra sur terre à la fin des temps. | |
Coran | Bible |
1. Jésus a été créé par Allah, par sa parole (« Sois! »), et implanté en Marie par la puissance de Dieu. Il n’est qu’un être humain. (3:59; 5:75; 5:116-117) | 1. Jésus a été conçu par le Saint- Esprit en Marie. Il était, en une seule personne, un véritable être humain et vrai Dieu en même temps. (Lc 1:35) |
2. Jésus a été un des plus importants prophètes de l’histoire, mais Mahomet est le dernier prophète, le « sceau des prophètes ». (33:40; 6:16) La venue de Mahomet est déjà annoncée dans l’Ancien Testament par Moïse et Esaïe. Dans le Nouveau Testament, Jésus lui- même annonce Mahomet. (2:57ss; 7:157) | 2. Jésus est entré dans le monde comme le Sauveur et le Rédempteur annoncé dans l’Ancien Testament. Comme Fils de Dieu, il est supérieur aux autres prophètes, et il a annoncé la venue du Saint- Esprit comme conseiller. (Jn14:16) Mahomet n’est pas annoncé dans la Bible et ne remplit pas les conditions bibliques exigées pour être prophète de Dieu. (Ac 10:43) |
3. Jésus n’a pas été crucifié et n’est pas ressuscité. La crucifixion aurait été un échec humiliant pour Jésus. Même s’il était mort sur la croix, il n’aurait pas pu apporter la rédemption à l’humanité. Le Coran n’est pas clair sur la fin de la vie de Jésus. Sans doute Allah l’a-t-il emmené au ciel face à ses ennemis. Après cela, quelqu’un d’autre a été crucifié à la place de Jésus. (4:157-158) | 3. Jésus est mort sur la croix selon la volonté de son Père. Il a été mis au tombeau et il est ressuscité des morts le troisième jour. C’est ainsi qu’il a remporté la victoire sur le péché et la mort; c’est lui, représentant de l’humanité, qui a opéré la rédemption. (1 P 1:18-19) |
LE PÉCHÉ, LA FOI ET LE PARDON | |
Le Coran et la Bible soulignent que la volonté de Dieu est que les hommes croient en lui et vivent selon ses commandements. Celui qui transgresse ceux-ci et pèche ne peut en être pardonné que par la miséricorde de Dieu. Le Coran comme la Bible promettent la vie éternelle à ceux qui croient. | |
Coran | Bible |
1. Adam a péché au paradis en mangeant le fruit défendu, mais l’homme n’a pas été coupé de la communion avec Allah par cette transgression. Il n’y a ni Chute, ni péché originel pour l’islam. (2:35-39) | 1. Adam a transgressé le commandement de Dieu en mangeant le fruit défendu. Ce faisant, il a fait venir sur tous les hommes le péché, la mort et la séparation d’avec Dieu. La réconciliation avec Dieu n’est possible que par la mort de Jésus. (2 Co 5:18-19; Rm 3:20) |
2. L’homme est toujours capable de choisir entre faire le bien ou faire le mal. Il peut plaire à Allah en obéissant à ses commandements et en accomplissant de bonnes actions. S’il transgresse les commandements, cela n’affecte pas vraiment Allah, puisque c’est d’abord contre lui-même que l’homme pèche. (7:19-25; 7:23) | 2. La nature de l’homme est corrompue après la Chute. Il est incapable de faire quoi que ce soit pour expier ses fautes. S’il essaie d’observer la Loi de Dieu, il ne fera que s’enfoncer davantage dans le péché. Chacun de ses péchés est toujours dirigé contre Dieu. (Rm 3:10-12,20; Ps 51:6) |
3. La foi, c’est croire qu’Allah existe, lui être reconnaissant et obéir à ses commandements. (2:177) | 3. La foi, c’est reconnaître son état de péché et sa propre condamnation, accepter la rédemption en Jésus- Christ et vivre selon les commandements de Dieu par la puissance du Saint-Esprit. (Ac 9:1-18) |
4. Le pécheur qui se repent espère obtenir le pardon d’Allah. Le Coran loue souvent la miséricorde et la grâce d’Allah , mais dans chaque cas le pécheur ne sait pas s’il recevra ou non le pardon. Il n’est pas certain, dans la vie présente, d’aller au paradis après sa mort. Allah est trop omnipotent pour que l’homme puisse déterminer avec certitude son comportement envers les hommes. (7:156; 3:31) | 4. Le pécheur qui se repent a la certitude que Dieu lui accorde son pardon, puisque Dieu, dans sa Parole, a promis de le faire. (1 Jn 1:9) Quiconque se réclame de la mort de Jésus et accepte son pardon a l’assurance de la vie éternelle. (Jn 1:12; 1 Jn 3:1) |
LA PAROLE DE DIEU – LE SAINT-ESPRIT | |
Musulmans et chrétiens croient que la Parole éternelle de Dieu est authentique et révélée dans son livre sacré. La Parole de Dieu nous dit comment Dieu est intervenu dans l’histoire des hommes. La Parole de Dieu nous indique aujourd’hui comment orienter notre vie et notre foi. La révélation de Dieu aux hommes s’est faite sous l’action de l’Esprit. | |
Coran | Bible |
1. Le Coran est la parole d’Allah, pure et inaltérée, copie authentique de la révélation céleste originelle. A la différence du Coran, l’Ancien et le Nouveau Testaments ont été corrompus au fil du temps. Le Coran rectifie l’Ancien et le Nouveau Testaments là où ils diffèrent de lui. (2:2; 2:97-98; 43:2-4; 2:83) | 1. La Bible est la sûre Parole de Dieu. Le Saint- Esprit a présidé à sa rédaction. La Bible ne peut pas faire l’objet de corrections. Elle reste la Parole de Dieu immuable pour l’éternité. (Ap 22:18) |
2. Le Coran a été directement révélé à Mahomet par l’ange Gabriel. La personnalité de Mahomet lui-même n’a eu aucun rôle, ce qui garantit l’authenticité du Coran. (26:192-194) | 2. Diverses personnes ont été inspirées par le Saint-Esprit, de sorte que la Bible reflète leurs caractères particuliers. La personnalité des auteurs bibliques est évidente dans chacun des livres. (2 Tm 3:16) |
3. L’Esprit de Dieu était à l’úuvre dans la révélation des Ecritures qui ont été communiquées à des individus choisis au cours de l’histoire (la Torah à Moïse, les Psaumes à David, l’Evangile à Jésus et le Coran à Maho met). (16:102). Certains individus (par exemple Jésus) ont été remplis de la puissance de l’Esprit (2:87; 5:110), mais l’Esprit fortifie aussi les croyants (58:22). | 3. La personne du Saint-Esprit est Dieu lui-même, et fait partie de la Trinité. L’Esprit convainc les hommes de péché et de culpabilité. C’est à la Pentecôte qu’il est venu. Il confère des dons spirituels aux croyants et produit du fruit en eux. (Gn1:26; Jn 14:16; Ga 5:22) |
CONCLUSION
L’islam et le christianisme ont plusieurs points communs: Dieu, le Créateur, le Jugement dernier, la vie éternelle et la mort éternelle. Certains personnages de l’Ancien Testament comme Adam, Noé, Abraham, Moïse, David et Jonas sont également présents dans le Coran. Même Jésus et le Saint-Esprit sont mentionnés dans le livre saint des musulmans. Jésus-Christ y est appelé « Parole de Dieu », « Esprit de Dieu » et « Messie ». Cependant, souligner ces similarités ne procure qu’une compréhension superficielle des deux religions. C’est surtout à propos de la personne de Jésus-Christ que se situent les différences les plus importantes entre le Coran et la Bible.
Selon le témoignage biblique, Jésus-Christ était non seulement un prophète mais aussi le Fils unique de Dieu, tandis que le Coran nie explicitement la filiation de Jésus. Alors que l’Ancien et le Nouveau Testaments affirment que la souffrance de Jésus et sa mort sur la croix étaient nécessaires pour racheter ceux qui sont atteints par le péché originel, le Coran rejette non seulement la crucifixion de Jésus, mais aussi le péché originel et la nécessité de la rédemption. La crucifixion, la rédemption, la filiation du Christ et la Trinité, qui sont les piliers de la dogmatique biblique, constituent pour le Coran les aberrations du christianisme, et plus encore des blasphèmes.
Alors que, selon le témoignage biblique, seuls ceux qui croient en Jésus-Christ, Fils de Dieu, et qui acceptent son sacrifice expiatoire sur la croix hériteront la vie éternelle, le Coran affirme clairement que seuls ceux qui croient que Mahomet a été le dernier prophète de Dieu et que le Coran est la pure vérité hériteront la vie éternelle. Pour les musulmans, les chrétiens avec leur doctrine de la Sainte Trinité (qui comprendrait, selon le Coran, le Père, le Fils et Marie) commettent le plus grave des péchés: celui de polythéisme. Ces principales différences théologiques entre le Coran et la Bible manifestent clairement que le créateur omnipotent du Coran ne peut pas être le Dieu trinitaire de la Bible, le Père de Jésus-Christ.
* Christine Schirrmacher, docteur en philosophie, enseigne l’islamologie à l’Université de Bonn. Elle est l’auteur d’une introduction à l’islam en deux volumes. Traduction d’Alison Wells.
=> Le Coran, dès l'avènement de l'Islam, nie la filiation divine du Christ et la Trinité.
=> Mais ces dogmes chrétiens étaient-ils déjà présents dans le Christianisme primitif? En quoi ces dogmes sont-ils garants de la légitimité de la parole du Christ? Ne sont-ils pas la marque voulue d'une rupture brutale avec le Judaïsme? OU ne sont-ils que la conséquence d'une victoire d'un "parti" sur un autre?
=> Relire Benoît XVI sur l'abandon de Shabbat et sa profonde signification.
Rappel : le dogme de la consubstantialité (homoousia - semblable mais non-identique) est établi par le concile de Nicée en 325 afin de condamner les thèses d'Arius.
Sur quelles sources se basent les Pères de l'Eglise pour établir le dogme de la Trinité et de la consubstantialité?
- Le Père. Il est « celui qui est éternel » (Eloah/Elohim) (אלהים) ou IHWH, ainsi que l'ont compris la Septante et la Bible de Jérusalem dans leurs traductions du passage du Livre de l'Exode où est révélé le Nom divin. Le Nouveau Testament souligne la paternité de Dieu, déjà reconnue dans l'Ancien Testament.
- Le Fils, le Verbe ou la Parole de Dieu (Jésus-Christ), identifié comme celui qui était avec Dieu (Jn 11). Il est celui par qui le Père a créé le ciel et la terre ainsi que toute chose (comparer (Col 115-16) et (Hé 110) [où l'on voit dans Hébreux 1:8 que c'est le Père qui parle à son Fils]), et s'est incarné en Jésus-Christ (Jn 114). En lui « habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 29). En outre il est aussi l'alpha et oméga (Ap 2213) qui signifie « le premier et le dernier » (expression que l'on trouve déjà dans Es 4812). Dans le livre de Jean selon la TOB, Jésus se déclare lui-même « Je Suis » (Jn 858s; 24; 28 et Ex 314 ce qu'il confirme en disant : « avant qu'Abraham fût, Je Suis » Jn 856s).
- Le Saint-Esprit, en grec Πνεῦμα / Pneuma, est aussi appelé Παράκλητος / Paraclet, d'un mot qui signifie « avocat, intercesseur » (Jn 1426), et se distingue du Père et du Fils (Jn 14 ; Jn 1526 ; Jn 165s). Dans la doctrine chrétienne, il est l'« Esprit de Dieu » ou le « Souffle de Dieu » de l'Ancien Testament, hébreu רוח אלהים, Rûah, celui qui a inspiré les prophètes, s'est manifesté à la Pentecôte, et continue d'assister l'Église chrétienne. Il est surtout représenté par des symboles : la colombe, la tempête, le feu. Le texte évangélique précise : « Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné. » (Mt 1231 ; voir aussi Mc 329).
Détracteurs fameux :
- Arius et le subordinatianisme : http://fr.wikipedia.org/wiki/Subordinatianisme
Le subordinatianisme est la tendance théologique répandue dès les tout premiers temps du christianisme ancien et d'après laquelle, selon le principe du Dieu Un de la Septante, le Fils, Jésus, est subordonné au Père car il a été créé par le Père alors que le Père est, lui, inengendré et absolument transcendant, au contraire du Fils.
Le développement de cette théologie avait initialement pour objet de lutter contre le polythéisme larvé des nouvelles théologies, notamment le dithéisme et le trinitarisme émergents. Le subordinatianisme se retrouve ainsi tant chez des pères de l'Église comme Origène que dans des courants qui refuseront d'adhérer à l'orthodoxie trinitaire en voie de constitution - et qui ne fera référence qu'à partir du IVe siècle -, comme l'arianisme ou le modalisme.
« Avant Nicée, les définitions christologiques des Pères, soucieux de maintenir pleine et entière l'affirmation monothéiste et d'éviter tout dithéisme à propos du Fils échappent difficilement au risque de subordinatianisme1. ».
- Sabellius et le modalisme : http://fr.wikipedia.org/wiki/Modalisme
Le modalisme (ou sabellianisme) est un vocable moderne qui désigne, dans le cadre du christianisme ancien, une forme - peut-être la plus avancée - d'unitarisme monarchien, enseigné par Sabellius, un personnage originaire de Libye, installé à Rome au début du IIIe siècle1.
Selon le modalisme, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont différents « modes » ou aspects de l'Être divin, plutôt que trois « hypostases » ou personnes distinctes. Ainsi, pour le modalisme, les Trois2 ne sont pas en soi mais pour nous1.
Comment expliquer la victoire, à Nicée en 325, du christianisme trinitaire? Par des alliances et des enjeux politiques?
http://www.foicatholique.com/2010/04/lempereur-constantin-nicee-et-la.html => pas d'influence de Constantin
http://la-bonne-nouvelle-du-royaumepour-la-gloire-de-yhvh.skynetblogs.be/archive/2009/10/11/doit-on-croire-a-la-trinite-quelle-est-son-origine.html => influence : triades divines dans des religions antiques, de Constantin, des évêques grecs
Constantin affirma s’être converti au prétendu christianisme, sans doute pour des raisons plus politiques que religieuses. La division doctrinale de l’Église l’inquiétait, car il voyait là une menace pour l’unité de son empire. C’est pourquoi, en sa qualité de pontifex maximus, c’est-à-dire chef principal de la religion, il réunit le premier concile œcuménique à Nicée, en l’an 325 de notre ère. Bien qu’il ne fût pas encore baptisé, il présida ce concile auquel assistèrent seulement 318 évêques ; avec leur suite, il dut y avoir entre 1 500 et 2 000 assistants.
Pendant environ deux mois, trinitaires et ariens se querellèrent, les premiers utilisant souvent une tactique extrêmement intolérante. Remarquant que les trinitaires étaient en majorité, Constantin décida en leur faveur. Il “fit cesser l’opposition parmi les évêques et exigea la signature de tous sous peine d’être exilés. Seuls deux évêques de Libye refusèrent ; avec Arius et les prêtres qui lui restèrent fidèles, ils furent exilés en Illyricum”, territoire correspondant à la Yougoslavie occidentale d’aujourd’hui. Les écrits d’Arius furent saisis et brûlés, et on interdit à chacun d’en posséder sous peine de mort.
Cependant, le triomphe d’Athanase et des trinitaires fut de courte durée. Ayant pris le parti des trinitaires pour des raisons certainement politiques, Constantin était tout aussi prêt à changer de camp lorsque la situation politique l’exigerait. C’est ce qui se produisit quelques années plus tard quand Constantin fit de Byzance sa capitale et construisit la ville portant son nom, Constantinople. Dans cette région, les ariens étaient puissants, et les évêques n’avaient signé la déclaration de Nicée que sous l’effet de la peur.
Eusèbe de Nicomédie, évêque de Constantinople, était partisan d’Arius ; il réussit à persuader Constantin de changer de camp. Ce fut au tour des trinitaires d’être bannis. En 335, Constantin exila Athanase à Trèves, en Gaule. Peu après, immédiatement avant sa mort, Constantin fut baptisé par l’évêque arien Eusèbe.
Constantin abandonna l’empire à ses héritiers, plusieurs neveux et ses trois fils, Constantin II, Constance et Constant. Ses fils se débarrassèrent d’abord des autres héritiers, puis se livrèrent bataille. Finalement, ce fut Constance, arien convaincu, qui l’emporta et s’appropria peu à peu la domination de tout l’empire, tant à l’est qu’à l’ouest, après la mort de ses frères partisans de la trinité. Pour favoriser l’arianisme, il ordonna que les évêques trinitaires fussent remplacés par des évêques ariens, ce qui amena un historien païen de l’époque à se moquer en disant que les “routes étaient couvertes d’évêques galopant”.
En conclusion,
Il nous paraît envisageable qu'une foi chrétienne arianiste et subordinatianiste aurait pu, sans heurt majeur, être intégrée dans l'Islam. Hélas, l'imposition par Constantin du dogme de la Trinité en 325 dresse un mur infranchissable entre chrétiens catholiques et musulmans.
Le Christianisme modaliste, quand à lui, retirant toute légitimé à Mohamed, qui ne serait dès lors plus qu'un compilateur de traditions arabes et bibliques, se révèle totalement incompatible avec les dogmes islamiques concernant le statut et la nature de Jésus-Christ.
Mohamed (PSL), dans le Coran, se place et se détermine comme un continuateur de Jésus-Christ (engendré par Dieu dans l'Esprit-Saint et incarnation de la Parole selon le Coran). Dès lors, en plus du dogme de la Trinité et de la Consubstantialité, quels sont les éléments qui ont empêché les Chrétiens d'adhérer au message de l'Islam? Un enracinement trop important dans la culture arabe, insupportable pour une église chrétienne âgée de près de sept siècles et qui s'auto-définissait comme catholique (universelle), bien que gréco-latine de cœur, et qui s'enrichissait d'une multitude de langues, de cultures et d'origines?
(modif : wikipédia, éditée puis annulée par un autre utilisateur
- (actu | diff) 24 janvier 2014 à 12:04 81.241.231.192 (discuter) . . (19 626 octets) (+1 248) . . (Ajout : l'arianisme, s'il avait été triomphant à Nicée, n'aurait-il pas rapproché les Chrétiens des Musulmans?) (annuler) (Balise : ÉditeurVisuel))