Exercice de titraille :
CONSIGNES : Composer
- le titre (complété éventuellement d'un sur ou sous-titre)
- le chapeau
- 3 intertitres (choisir l'emplacement de ceux-ci)
- 2 légendes pour les photos
- la chute
- l'exergue
TITRE: LA MOMIE
UNE FAMILLE CACHAIT LE CORPS DE LEUR FILLE DECEDEE DEPUIS DES MOIS!
« Je le disais encore à ma fille, la semaine dernière : ces gens-là étaient bizarres. Je les voyais serrés dans des vêtements noirs, la mine renfrognée. Maintenant, je comprends pourquoi. » Elle court, elle court, la rumeur… Ce matin, le village de Gesves, blotti dans la vallée du Samson, se réveille en plein cauchemar. De Faulx-les-tombes à Sorée et de Mozet à Haltinne, « l’affaire de la momie » est au centre de toutes les conversations.
Histoire insolite, histoire à faire peur : les gens, dans les fermes aux toits d’ardoise, ne savent trop par quel bout prendre la chose. A travers des plaisanteries mal assurées, ils expriment l’effroi, l’intolérance, mais aussi une sorte de complicité mêlée de pitié, comme si la lutte avec la mort appelait d’abord, et avant tout, respect et solidarité.
Au numéro 7 de la rue de Brionsart, la famille Vandenbroeck s’est enfermée derrière les rideaux de la grosse maison blanche. Hubert, agent en douanes retraité, s’y est installé voilà deux ans, avec quelques-uns de ses enfants. Au début de l’année 1988, sa fille Myriam, 32 ans, épouse de Michel Lauvers, un artiste peintre de Willebroeck, les a rejoints. Diabétique, elle vient chercher le repos à Gesves. Une mauvaise grippe, ajoutée à son état, l’a affaiblie…
Son mari téléphone régulièrement pour prendre de ses nouvelles. En vain. Les parents de Myriam l’éconduisent gentiment : leur fille, malade, ne peut recevoir personne… Cet étrange jeu de cache-cache dure plusieurs mois. Soudain, tout bascule ? Le 10 mars, Eric Vandenbroeck – un des fils, propriétaire de la villa- demande à son beau-père de passer d’urgence à Gesves. A son arrivée, il lui annonce le décès de Myriam. Le choc. Les deux hommes montent à l’étage. Dans un état second, Lauwers découvre sa femme allongée sur un lit. Seule la tête, qui a pris une couleur brune et ses cheveux gris émergent du drap recouvrant le corps. Lauwers ne réagit pas. Eric lui propose de le ramener à Willebroeck et lui promet « de s’occuper de tout ».
Les jours passent. Plusieurs fois, le mari de Myriam téléphone chez ses beaux-parents. Personne ne décroche. Lauwers en a assez. Il veut savoir. Le samedi 18 mars, il débarque à Gesves en compagnie de son père et d’un oncle ecclésiastique. Lorsqu’ils se présentent à la villa, ils remarquent la volvo blanche des Vandenbroeck, garée, comme d’habitude, dans le jardin.. Après leur coup de sonnette, ils voient les rideaux s’agiter. Cependant la porte reste close.

Légende : la maison de la famille Vandenbroek
UNE BIZARE ODEUR
Cette fois, c’en est trop. Ils vont chercher la police. Maurice Scheir, garde-champêtre, les reçoit chez lui, dans la confortable demeure qu’il vient d’aménager à deux pas de la maison communale. Il s’informe : aucun décès n’a été signalé à Brionsart. Le parquet de Namur est prévenu. En début d’après-midi, juge d’instruction, substitut, officiers de la PJ et médecin légiste se retrouvent devant la villa. Les Vandenbroeck sont partis « faire des courses ». Un serrurier force la porte d’entrée. Très vite, l’odeur éveille un pressentiment chez les policiers. A l’étage, ils découvrent enfin le corps de Myriam, bruni, séché, sous un simple coure-lit. La mort remonte à … dix mois.
« Morte, Myriam ? Mais non… Elle est vivante. Elle vous le prouvera ! » Les Vandenbroeck, rentrés chez eux, manifestent à peine leur étonnement. Avec un calme désarmant, Hubert raconte que Myriam avec cessé ses injections d’insuline et qu’en avril 1988, elle est entrée dans un coma dont elle n’est plus sortie. Devant les enquêteurs médusés, ils soulignent qu’elle continuait à communiquer avec la famille par ses odeurs et par ses pertes. Tous les deux jours, avec un de ses fils, il lavait le corps à l’eau boriquée, un désinfectant.

Légende : le petit village paisible de GESVES
Hubert est ses enfants ne seront, sans doute pas poursuivis. Tout au plus, risquent-ils une condamnation relativement minime pour la non-déclaration du décès et le non-respect du règlement communal prescrivant l’enterrement des défunts dans les trois jours. Eric a quitté Gesves. Ses parents lui-ont-ils pardonné d’avoir trahi leur secret ? Quant à la mère, elle serait aux Etat-Unis depuis six mois. Les autorités judiciaires semblent inquiètes à leur sujet.
« Ils vivaient complètement repliés sur eux-mêmes » constate une habitante de Gesves. Quand les journalistes ont envahi le village, le « téléphone arabe » a parfaitement fonctionné. Des petits mots ont circulé : « Madame, regardez le journal parlé de RTL et de la RTBf, ce soir ». Le mot « secte » a été abusivement prononcé. Peu à peu, cependant, chacun a pris conscience de l’horreur de la situation et de la cruauté des ragots. Le malaise s’est installé. « Ils n’ont pas l’air fou », soulignent les gardes-champêtres. Ils n’étaient même pas croyants. Dans leur esprit, leur comportement était parfaitement naturel ».
Pour les Gesvois, c’est çà, justement qui est insupportable : impossible de « coller une étiquette » sur les Vandenbroeck, de « décrypter » leur attitude à l’aide d’explications simples. Les « spécialistes » parleront à leur égard de « deuil pathologique », de déni total de la réalité. Ils évoqueront les troubles profonds des relations familiales et la relation symbiotique avec cette fille fétiche dont la communauté ne pouvait se séparer, ni dans la vie, ni dans la mort. Ils poseront, enfin, des questions : « la loi du silence n’a-t-elle pas été partagée par le village ? Comment le mari de Myriam, qui s’est montré totalement impuissant va-t-il vivre la culpabilité ? Comment les liens incroyables, le consensus tacite et les mille détails de la vie quotidienne qui ont permis à la famille « de tenir » pendant ces dix mois, vont-ils évoluer ?
Chute :
a) Le sujet peut être retravaillé et monté plus à l’aise pour le JT du soir
b) De retour en salle de montage, le journaliste réalise sa séquence
c) Le photographe envoie ses clichés par GSM + Un archiviste cherche des statistiques sur le nombre d’accidents déjà survenus à cet endroit
d) Une première évocation de l’accident trouve place au JP de milieu de matinée
e) Un flash radio annonce l’accident + L’info est mise sur le net
f) Un journaliste est dépêché sur place avec un photographe. Ils réalisent des interviews et prennent des clichés + Une équipe de télé arrive sur les lieux : caméra, prise de son et journaliste. Les interviews commencent
g) Le journaliste écrit un papier pour la presse écrite : recherche d’infos complémentaires, rédaction, mise en forme, illu et légende. (2000 signes)
h) Le journaliste télé écrit puis post-produit son commentaire
i) Impression & distribution par les MP
j) Le sujet paraît au JT de la mi-journée
k) Un témoin prend des photos avec son GSM et les diffuse sur Twitter
l) Second JT, seconde évocation avec des explications (1min 30)
m) Les secours se mettent en route. Sur place, ils identifient rapidement la victime et la gravité de la situation
n) Le journaliste complète son info : Pourquoi tant d’accidents à cet endroit ? (30 sec)
Réponses:
2 o
3 m
4 k
5 e
6t f
7 c
8 d
9 b
10 h et n
11 g
12 j
13 a
14 L
15 décès
16 bouclage
17 i
18 achat journal
