
1. Un événement survient. Il est 8h20 du matin. Ex : accident de la route avec blessés et embouteillage 15. L’accidenté décède 16. Heure de bouclage 18. Achat du journal (J+1) |
a) Le sujet peut être retravaillé et monté plus à l’aise pour le JT du soir
b) De retour en salle de montage, le journaliste réalise sa séquence
c) Le
photographe envoie ses clichés par GSM + Un archiviste cherche des
statistiques sur le nombre d’accidents déjà survenus à cet endroit
d) Une première évocation de l’accident trouve place au JP de milieu de matinée
e) Un flash radio annonce l’accident + L’info est mise sur le net
f) Un
journaliste est dépêché sur place avec un photographe. Ils réalisent
des interviews et prennent des clichés + Une équipe de télé arrive sur
les lieux : caméra, prise de son et journaliste. Les interviews
commencent
g) Le
journaliste écrit un papier pour la presse écrite : recherche d’infos
complémentaires, rédaction, mise en forme, illu et légende. (2000
signes)
h) Le journaliste télé écrit puis post-produit son commentaire
i) Impression & distribution par les MP
j) Le sujet paraît au JT de la mi-journée
k) Un témoin prend des photos avec son GSM et les diffuse sur Twitter
l) Second JT, seconde évocation avec des explications (1min 30)
m) Les secours se mettent en route. Sur place, ils identifient rapidement la victime et la gravité de la situation
n) Le journaliste complète son info : Pourquoi tant d’accidents à cet endroit ? (30 sec)
o) Un témoin alerte les secours et informe le centre de guidage (Perex)
1. Un événement survient. Il est 8h20 du matin. Ex : accident de la route avec blessés et embouteillage 15. L’accidenté décède 16. Heure de bouclage 18. Achat du journal (J+1) |
13 Le sujet peut être retravaillé et monté plus à l’aise pour le JT du soir
8 De retour en salle de montage, le journaliste réalise sa séquence
11 Le
photographe envoie ses clichés par GSM + Un archiviste cherche des
statistiques sur le nombre d’accidents déjà survenus à cet endroit
9 Une première évocation de l’accident trouve place au JP de milieu de matinée
-
6 Un
journaliste est dépêché sur place avec un photographe. Ils réalisent
des interviews et prennent des clichés + Une équipe de télé arrive sur
les lieux : caméra, prise de son et journaliste. Les interviews
commencent
13 Le
journaliste écrit un papier pour la presse écrite : recherche d’infos
complémentaires, rédaction, mise en forme, illu et légende. (2000
signes)
7 Le journaliste télé écrit puis post-produit son commentaire
14 Impression & distribution par les MP
10 le sujet paraît au JT de la mi-journée
3 Un témoin prend des photos avec son GSM et les diffuse sur Twitter
11 Second JT, seconde évocation avec des explications (1min 30)
4 Les secours se mettent en route. Sur place, ils identifient rapidement la victime et la gravité de la situation
12 Le journaliste complète son info : Pourquoi tant d’accidents à cet endroit ? (30 sec)
2 Un témoin alerte les secours et informe le centre de guidage (Perex)

Le langage est une structuration spécifique de la
communication, quand elle se fait médiatique. La presse écrite, la
radio, la télévision, internet ne "parlent" pas de la même façon et
n'usent pas des mêmes termes langagiers. Voilà qui peut s'observer
méthodiquement.
« Je le
disais encore à ma fille, la semaine dernière : ces gens-là étaient
bizarres. Je les voyais serrés dans des vêtements noirs, la mine renfrognée.
Maintenant, je comprends pourquoi. » Elle court, elle court, la rumeur… Ce
matin, le village de Gesves, blotti dans la vallée du Samson, se réveille en
plein cauchemar. De Faulx-les-tombes à Sorée et de Mozet à Haltinne,
« l’affaire de la momie » est au centre de toutes les conversations.
Histoire
insolite, histoire à faire peur : les gens, dans les fermes aux toits
d’ardoise, ne savent trop par quel bout prendre la chose. A travers des
plaisanteries mal assurées, ils expriment l’effroi, l’intolérance, mais aussi
une sorte de complicité mêlée de pitié, comme si la lutte avec la mort appelait
d’abord, et avant tout, respect et solidarité.
Au
numéro 7 de la rue de Brionsart, la famille Vandenbroeck s’est enfermée
derrière les rideaux de la grosse maison blanche. Hubert, agent en douanes
retraité, s’y est installé voilà deux ans, avec quelques-uns de ses enfants. Au
début de l’année 1988, sa fille Myriam, 32 ans, épouse de Michel Lauvers, un
artiste peintre de Willebroeck, les a rejoints. Diabétique, elle vient chercher
le repos à Gesves. Une mauvaise grippe, ajoutée à son état, l’a affaiblie…
Son
mari téléphone régulièrement pour prendre de ses nouvelles. En vain. Les
parents de Myriam l’éconduisent gentiment : leur fille, malade, ne peut
recevoir personne… Cet étrange jeu de cache-cache dure plusieurs mois. Soudain,
tout bascule ? Le 10 mars, Eric Vandenbroeck – un des fils, propriétaire
de la villa- demande à son beau-père de passer d’urgence à Gesves. A son
arrivée, il lui annonce le décès de Myriam. Le choc. Les deux hommes montent à
l’étage. Dans un état second, Lauwers découvre sa femme allongée sur un lit.
Seule la tête, qui a pris une couleur brune et ses cheveux gris émergent du
drap recouvrant le corps. Lauwers ne réagit pas. Eric lui propose de le ramener
à Willebroeck et lui promet « de s’occuper de tout ».
Les
jours passent. Plusieurs fois, le mari de Myriam téléphone chez ses
beaux-parents. Personne ne décroche. Lauwers en a assez. Il veut savoir. Le
samedi 18 mars, il débarque à Gesves en compagnie de son père et d’un oncle
ecclésiastique. Lorsqu’ils se présentent à la villa, ils remarquent la volvo
blanche des Vandenbroeck, garée, comme d’habitude, dans le jardin.. Après leur
coup de sonnette, ils voient les rideaux s’agiter. Cependant la porte reste
close.

Légende :
Cette
fois, c’en est trop. Ils vont chercher la police. Maurice Scheir,
garde-champêtre, les reçoit chez lui, dans la confortable demeure qu’il vient
d’aménager à deux pas de la maison communale. Il s’informe : aucun décès
n’a été signalé à Brionsart. Le parquet de Namur est prévenu. En début
d’après-midi, juge d’instruction, substitut, officiers de la PJ et médecin
légiste se retrouvent devant la villa. Les Vandenbroeck sont partis
« faire des courses ». Un serrurier force la porte d’entrée. Très
vite, l’odeur éveille un pressentiment chez les policiers. A l’étage, ils
découvrent enfin le corps de Myriam, bruni, séché, sous un simple coure-lit. La
mort remonte à … dix mois.
« Morte,
Myriam ? Mais non… Elle est vivante. Elle vous le prouvera ! »
Les Vandenbroeck, rentrés chez eux, manifestent à peine leur étonnement. Avec
un calme désarmant, Hubert raconte que Myriam avec cessé ses injections
d’insuline et qu’en avril 1988, elle est entrée dans un coma dont elle n’est
plus sortie. Devant les enquêteurs médusés, ils soulignent qu’elle continuait à
communiquer avec la famille par ses odeurs et par ses pertes. Tous les deux
jours, avec un de ses fils, il lavait le corps à l’eau boriquée, un
désinfectant.

Légende :
Hubert est ses enfants ne seront,
sans doute pas poursuivis. Tout au plus, risquent-ils une condamnation
relativement minime pour la non-déclaration du décès et le non-respect du
règlement communal prescrivant l’enterrement des défunts dans les trois jours.
Eric a quitté Gesves. Ses parents lui-ont-ils pardonné d’avoir trahi leur
secret ? Quant à la mère, elle serait aux Etat-Unis depuis six mois. Les
autorités judiciaires semblent inquiètes à leur sujet.
« Ils
vivaient complètement repliés sur eux-mêmes » constate une habitante de
Gesves. Quand les journalistes ont envahi le village, le « téléphone
arabe » a parfaitement fonctionné. Des petits mots ont circulé :
« Madame, regardez le journal parlé de RTL et de la RTBf, ce soir ».
Le mot « secte » a été abusivement prononcé. Peu à peu, cependant,
chacun a pris conscience de l’horreur de la situation et de la cruauté des
ragots. Le malaise s’est installé. « Ils n’ont pas l’air fou »,
soulignent les gardes-champêtres. Ils n’étaient même pas croyants. Dans leur
esprit, leur comportement était parfaitement naturel ».
Pour
les Gesvois, c’est çà, justement qui est insupportable : impossible de
« coller une étiquette » sur les Vandenbroeck, de
« décrypter » leur attitude à l’aide d’explications simples. Les
« spécialistes » parleront à leur égard de « deuil
pathologique », de déni total de la réalité. Ils évoqueront les troubles
profonds des relations familiales et la relation symbiotique avec cette fille
fétiche dont la communauté ne pouvait se séparer, ni dans la vie, ni dans la
mort. Ils poseront, enfin, des questions : « la loi du silence
n’a-t-elle pas été partagée par le village ? Comment le mari de Myriam,
qui s’est montré totalement impuissant va-t-il vivre la culpabilité ?
Comment les liens incroyables, le consensus tacite et les mille détails de la
vie quotidienne qui ont permis à la famille « de tenir » pendant ces
dix mois, vont-ils évoluer ?