Affaire Michelle Martin :
Analyse d’une couverture de
presse, à mi-parcours
Quand l’actualité nationale
s’invite au creux d’une région, elle est non seulement traitée par les médias
nationaux mais aussi, et de façon particulière, par les médias locaux tant il
est vrai que
la force d’une info, c’est de correspondre aux critères de la loi de proximité.
Et avec l’affaire Martin, on est servi en fait de chaude actualité.
Etant donné son caractère sordide
et la médiatisation qu’elle a connue au creux des années nonante, l’affaire
Dutroux-Martin a marqué la Belgique entière. A tel point qu’évoquer à nouveau
ce dossier seize ans plus tard, à l’occasion de la possibilité de libération
conditionnelle d’un des protagonistes suscite, on le constate, un émoi
manifeste –et c’est sans doute normal- mais qui semble aussi n’avoir en rien
été affecté par le temps qui s’est écoulé. Et cela pose question !
Il y a quelques semaines en
effet, le 31 juillet 2012, après cinq années de refus argumenté, le TAP de Mons
(Tribunal d’Application des Peines) acceptait les modalités d’un plan de
réinsertion de Michèle Martin, l’ex épouse de Marc Dutroux, un plan basé sur
une demande d’hébergement provisoire dans les bâtiments d’un couvent situé à
Malonne, dans la partie verte de Namur. Une communauté de Clarisses dont une
des membres est d’ailleurs en contact régulier avec la détenue, à titre de visiteuse
de prison. Une communauté qui a pris cette décision après longue réflexion, sur
base de l’avis compétent, estiment-elles, de la commission chargée d’analyser
les capacités de réinsertion de Michèle Martin et la non dangerosité de son
retour conditionné à la vie civile.
Certes, ce plan affecte aussi
l’opinion publique au niveau du pays tout entier, car il met en application des
procédures de justice qui valent pour tout individu sur l’ensemble du
territoire fédéral. Mais concrètement, ce sont les malonnois qui sont d’abord
les premiers intéressés à la chose. Or, les premières réactions à se faire
entendre le furent à l’initiative de personnes extérieures à la localité
concernée, créant même dans le quartier du couvent, des embarras dus non
seulement à la tenue rapide de trois manifestations (une le jeudi 2 et deux le
dimanche 5 août) mais aussi à la présence des nombreux médias chargés de
couvrir les événements. Interférence inévitable des journalistes du pays dans
ce particularisme local dont, dès lors, les médias locaux avaient à rendre
compte spécifiquement en faisant preuve de leur connaissance de terrain.
En effet, pour trouver des
témoins à interviewer, il n’y avait qu’à descendre dans la rue. Mais ceux-là
étaient porteurs d’un discours assez radical, surtout quand ils étaient
accompagnés d’extrémistes militants venus d’on ne sait où, mais très déterminés
à en découdre avec les forces de l’ordre. Arpentant les rues de l’autre côté du
vallon, pour saisir un bon angle de prise de vue sur le monastère, les équipes
de tournage en profitaient aussi pour interroger l’un ou l’autre résident
occupé à l’entretien de son jardin (nous sommes en août). Des avis épars,
surpris au gré des circonstances… et qui ne sont sans doute représentatifs que
d’eux-mêmes.
Très tôt pourtant, dans un souci
de journalisme de qualité, on devait espérer que les médias rapportent un point
de vue contradictoire sur le sujet. Force est pourtant de constater que si des
supports nationaux ont pu le faire grâce, c’est essentiellement grâce à
l’intervention de plumes extérieures à leurs rédactions. En effet, les journaux
Le Soir, la D.H. et ceux du groupe Sudpresse sont restés très factuels.
Une revue de presse
circonstanciée sur les 20 premiers jours d’août relèvera les thématiques
suivantes : le communiqué des clarisses, l’écho de trois manifestations,
le compte-rendu de la soirée d’information à l’initiative de la ville de Namur,
l’appel à manifester de Jean-Denis Lejeune, l’évocation de la présence de
meubles appartenant à Michèle Martin dans les greniers du couvent depuis
plusieurs années, l’interview donnée par un cousin à Paris Match et le point de
vue pour le moins assez détaché de l’Archevêque Léonard, la visite des Parents
Marchal à Malonne, la marche organisée à Bruxelles par JD. Lejeune …). Outre la
couverture factuelle, dès le premier jour, l’analyse technique des dispositions
liées au fonctionnement du TAP sont mises à plat en presse écrite comme en
télé. Peut-on aller plus loin ? Tout semble dit.
Traitement contradictoire
C’est dans La Libre que l’on
recense des interventions du type Carte blanche et Chronique qui apportent des
avis plus engagés. Les 2 et 3 août, trois papiers sont particulièrement
nuancés. Myriam Tonus, maman d’une fille écrasée par un chauffard il y a plusieurs
années, mais aussi chroniqueuse pour La Libre, dénonce « cette empathie
malsaine et haineuse qui lui donne véritablement la nausée ». Sa réflexion empreinte d’une grande aménité en
appelle à une attitude autrement plus digne. L’avocat Antoine Leroy, le
lendemain, fait la différence
entre justice et vengeance. Sortant du cas particulier, il rappelle les
fondements d’une justice institutionnalisée de sorte que l’on évite « le
chaos d’une sanction mise en oeuvre par celui qui aurait été préjudicié ».
Quelqu’odieux qu’aient été les faits commis, «
il est irrecevable que l’on fasse subir à une personne ce qu’elle a fait
endurer ». Et de rappeler que, dans le cas d’espèce, c’est
bien un jury populaire qui s’est prononcé et qu’il n’y a pas lieu d’y substituer
un nouveau jugement rendu par la rue. Enfin, c’est un autre chroniqueur, le
père Charles Delhez sj., qui aborde la question sous l’angle du pardon.
Non seulement parce que ses convictions lui font rappeler les paroles de
l’Evangile sur l’Amour des ennemis, mais parce que le cheminement de femmes et
d’hommes de grande humanité ont attesté, par le passé, que l’espoir fondé sur
le meilleur de l’homme peut être plus grand que la désespérance que ceux-ci ont
pu occasionner à travers leurs actes abominables.
D’autres propos engagés sont le
fait de citoyens anonymes qui trouvent sur Internet, et notamment dans les
forums des grands médias, un lieu d’expression aisé et à forte audience. Dès le
1er août, le chat de la rédaction du journal Le Soir
enregistre des propos très posés qui rappellent les fondements juridiques de la
décision du TAP et vont même jusqu’à condamner l’éditorial paru dans les
journaux du Groupe Sudpresse. RTL
TVi qui couvrira aussi l’affaire recevra sur son site ainsi que sur sa page Facebook,
plus de 5000 réactions de protestations en 2 jours. Pourtant, à côté de ces
condamnations majoritaires de la décision du TAP, il y a aussi des avis
contraires comme celui de Guy que la chaîne mettra en évidence par une
republication sur son site.
RTL TVi qui, le 2 août, donne la parole à Pierre Reinhart, président des
maisons de justice lequel rappelle que « le système des libérations
conditionnelles mis en place depuis 1888, donne de bons résultats, la majorité de celles-ci arrivant à la
fin du délai d’épreuves sans révocation."
De
son côté, au delà de la couverture des faits, la RTBf tente l’analyse. Le 2
août, elle donne la parole à Claude Javau, le sociologue, qui déplore le
« déficit démocratique de notre pays » et qui estime que le « rôle de
bouc-émissaire attribué à Michèle Martin » est une manière pour le citoyen belge de se départir du malaise
collectif non encore assumé après toutes ces années.
A remarquer aussi, un fait qui
n’est pas courant : le communiqué adressé par la communauté des Clarisses
est passé en intégralité dans la plupart des supports. Il est vrai que c’est
finalement la seule communication concédée par les religieuses, mais l’habitude
aurait autorisé que l’on cite, que l’on paraphrase. La publication de
l’ensemble du texte permet de bien saisir l’argumentaire simple et réfléchi,
même si, bien sûr, celui-ci suscite chez certains un désaccord profond. Le
mérite est d’avoir été complet dans la citation d’un propos dont la rédaction
fut, on le sent bien, « à mots pesés ».
Les éditos, de part leur
fonction, sont généralement des prises de position très claires des rédactions.
Sur ce sujet, on ne peut pas dire que les avis émis aient fait preuve de grande
originalité. Comme le relève RTL TVi, Béatrice Delvaux (d’origine namuroise)
n’a pas condamné cette décision du TAP, même si elle a cru devoir émettre un
avis défavorable sur le choix de Malonne comme lieu de réinsertion. Jean-Claude
Matgen, dans la Libre lui, en a appelé à dépasser sa répulsion rappelant que la libération conditionnelle plus
chichement accordée aujourd'hui qu'hier répond légitimement au souci de la
société de ne priver personne de tout espoir de sortir un jour de son
enfermement. Il ne serait pas raisonnable d'en contester le principe en
fonction de la personnalité de celui qui la sollicite". Enfin, dans
L’Avenir, groupe de presse local namurois, Philippe Martin a décrit combien
l'incompréhension dominante actuelle prouve que "justice et morale
sont parfois difficilement compatibles", l'éditorialiste soulignant
qu'au regard du droit, Michèle Martin répond à tous les critères pour
bénéficier d'une libération conditionnelle, "des critères objectifs
applicables à tous quel que soit leur nom". Sud presse, par
l’entremise de Michel Marteau, ne fait pas dans le détail et prend position de
façon très passionnée en titrant « Impossible pardon ». Seule la
DH. fait l’impasse et reporte sine die une prise de position éditoriale.
S’il
faut reconnaître que, dès le 1er août, tout est quasiment dit de l’analyse
technique de cet épineux dossier, c’est finalement l’intervention du syndicat
des magistrats, le 17 août, qui permettra aux médias de revenir une nouvelle
fois sur ce point de vue contradictoire à celui, impulsif, de l’opinion
publique. La version rapportée par le Soir est exemplaire de clarté : Au
slogan : « Ils ont mérité leur sort », les magistrats répondent : « Sans
commenter la décision qui a été prise dans le cas de Michelle Martin, nous
relevons qu’il est fondamentalement inexact et injuste de dénoncer l’application
de la loi par un tribunal comme un dysfonctionnement de la justice, au motif
que tel justiciable devrait être privé des droits reconnus légalement à tous.
Dans l’état de droit auquel nous aspirons, il est du devoir de la
juridiction saisie d’un recours de rester insensible aux pressions de l’opinion
et des médias. Tous, nous devons le comprendre et l’admettre », conclut
l’Association syndicale des magistrats.
Le souci des médias a donc très
tôt été de répondre à l’incompréhension de l’homme de la rue et à ses réactions
émotives spontanées. Il y avait lieu d’évoquer les aspects techniques liés aux
procédures judiciaires mais aussi d’apporter une réflexion de nature éthique.
Maxime Prévot, bourgmestre en
place disait bien qu’il y a un « devoir de pédagogie à entreprendre pour
décortiquer la mécanique judiciaire et permettre aux gens de réaliser ce qu’il
appelait un exercice de démocratie ». Le risque étant sinon de laisser
place à « l’émocratie » qui nourrit indûment les jugements de la rue.
Dans cette dynamique, les médias
locaux, presse et télé communautaire, tiennent une place spécifique, notamment
du fait de leurs rapports étroits et fréquents avec les acteurs du lieu. Il y a
donc lieu d’évoquer ici le groupe de presse de « L’avenir » et la chaîne
de télévision « Canal C ».
Le journal local, nous l’avons
déjà évoqué, a relayé les événements jour après jour, restant essentiellement
au niveau du factuel. Pourtant, une lettre ouverte écrite par une malonnoise
aux sœurs clarisses donnera lieu à une interview.
C’est sous son pseudonyme d’écrivaine et d’animatrice d’ateliers d’écriture
qu’Eva Kavian s’interroge sur la contrainte faite à la population malonnoise.
Le journal local connaît l’auteur local et sait que la médiatisation de cette
prise de position retiendra l’attention de son lectorat. L’interview permet la
paraphrase du contenu de la lettre adressée à la communauté (et qui est apposée
dans son intégralité, sous forme d’encadré). Le coeur du propos évoque la peur
suscitée dans la localité. Même si l’auteur dit vouloir s’en distancier,
on doit constater que ses propres réactions rejoignent les fantasmes qu’elle
pressent autour d’elle : que faire (NDLR : à titre personnel donc) si
Martin hébergée à Malonne demande à s’inscrire à mes ateliers d’écriture ?
Quelles conséquences collatérales sur l’organisation de mon activité
professionnelle ? Des peurs fondées non pas sur l’idée que Michelle Martin
puisse récidiver, elle le dit elle-même, mais bien alors, il faut le
comprendre, … sur l’attitude à adopter face à elle. La question de son propre
comportement, comme s’il devait s’agir d’un nouveau jugement de cette affaire
traitée il y a 16 ans.
Le propos, pour paradoxal qu’il
soit, pose les bonnes questions, laissant finalement entendre que, même quand
on est une auteur de renom (local), la réalité émotionnelle de cette
confrontation probable n’est pas simple à gérer. Cette attitude ambivalente se
retrouvait déjà bien exprimée dans les propos tenus sur le blog d’RTL TVi par
Dominique Cl. Père de famille quand il écrivait, tiraillé : « Le
respect de la douleur n’est pas quantifiable, mais le respect des sentences est
primordial dans notre société actuelle qui se veut éducative avant tout. […]Mais que devient notre cohérence, notre
crédit, notre dignité à vouloir ainsi minimiser les décisions de justice en
allégeant ces peines… ? Qui sommes-nous, qui êtes-vous pour ainsi démonter, «
dé-juger » ce qu’un tribunal a tranché. Quelle erreur…quel manquement de
jugement, quelle incohérence d’alléger une peine jugée et exprimée, intégrée
aussi par les victimes. Nous savons que Michelle Martin sera un jour libérée
car le jugement fut ainsi rendu. Mais aujourd’hui, sa libération « anticipée »
fait office de pardon alors que personne n’arrivera à pardonner. »
Un désarroi exprimé qui, paradoxalement, commet l’erreur de jugement qu’il
dénonce : remettre en question un jugement prononcé en bonne et due forme
par un jury populaire.
La question qui se pose
naturellement à la lecture de la lettre d’Eva Kavian est de savoir si cet avis
d’une malonnoise un peu plus en vue que la moyenne, et qui se sert ainsi de sa
notoriété –car forte de sa capacité d’écriture, elle aurait pu malgré tout se
contenter de signer de son nom de citoyenne- donne un avis représentatif des
habitants de la localité.
C’est Canal C qui, à notre
analyse, réussit de la façon la plus satisfaisante, l’exercice de pédagogie.
Attendre, d’abord… et laisser passer l’émotion des premiers moments. Puis
couverture au JT de réactions locales et des premières manifestations. La
couverture factuelle va se mettre en place, comme pour les autres médias.
Pourtant, très vite… 3 jours plus tard, il est programmé un magazine d’info de
plus longue durée (50 minutes) « Point barre ».
Sur le plateau, deux juristes, le bourgmestre et un représentant de l’Eglise.
Si le choix de ce dernier est un peu inattendu (les clarisses ne l’ont pas
mandaté et celui-ci –généralement porte parole des évêques auprès des médias-
n’a de rapport avec l’affaire que pour son rôle de chroniqueur religieux à
l’époque de l’affaire Dutroux), les autres intervenants relèvent d’un choix
pertinent. Le bourgmestre, responsable administratif du corps de police, se
doit de pouvoir donner les réponses aux questions relevant de la gestion des
risques. Maître Marc Preumont, avocat attaché au barreau de Namur est aussi un
vulgarisateur du droit habitué aux regards des caméras. Enfin, Maître Suzanne
Boonen-Moreau, vice présidente honoraire du tribunal namurois de première
instance est également membre du pouvoir organisateur de l’hôtel maternel dont
les locaux jouxtent ceux du couvent des Clarisses. C’est elle la première qui,
au lendemain de l’annonce de la libération prochaine de Michelle Martin, a
donné une interview remarquable
au journaliste Grégory Mottart. L’échange est court (c’est une séquence de type
JT), mais le propos va à l’essentiel. Les questions se suivent, précises,
fondamentales et faisant le tour de la question. A la fin de l’entretien, le
télé spectateur aura sans doute l’impression que tout est dit… La même rigueur
technique que ce que nous avons relevé dans les tout premiers articles de
presse écrite. Et pourtant, le lendemain et les jours suivant, l’émotion
rependra le dessus. L’émission de 50 minutes que le même journaliste pilote
efficacement fait se succéder les aspects techniques et juridiques, mais donne
l’occasion de revenir sur les questions de fond à propos de l’enfermement, des
peines incompressibles, de la nécessaire suprématie de l’espérance sur la
condamnation irrévocable.
Dès le mardi 7, il est fait au
JT, le récit d’une réunion d’information tenue par la ville. Une soirée de
laquelle les autres médias nationaux n’ont fait qu’un écho rapide, étant donné
l’heure tardive et les conditions de bouclage des éditions à large tirage
national. Dans ce 3 minutes 15, Canal C a à nouveau donné la parole aux
malonnois qui exprimaient là les attentes d’informations qui les avaient
motivés à participer. Les organisateurs n’étaient pourtant en mesure de ne
donner que les renseignements dont ils disposaient. Dont acte.
La lettre ouverte de l’écrivain
malonnoise parue dans L’avenir a justifié que la télévision locale se déplace
aussi à son domicile, pour un face caméra. L’exercice est intéressant, car le
propos se nuance… sans perdre pour autant le caractère paradoxal que nous lui
trouvions dans la version écrite. De son vrai nom, Evelyne Smet, l’auteure est
acquise au fait que Michelle Martin n’est sans doute plus en mesure de
récidive. Mais elle continue de dénoncer le risque d’un vent de panique dans le
village, déplorant que des mouvements inconsidérés de peur n’entravent
désormais l’éducation plutôt insouciante qui prévalait dans le village avant
cette annonce. Il est dès lors étonnant qu’entre rassurer la population et
interpeller la communauté Ides clarisses sur son choix (un choix qu’Evelyne Smet dit n’avoir
pas à juger), elle réïtère à ce point sa demande que les religieuses reviennent
sur leur décision, partant du fait qu’aucun avis n’est sans doute jamais
définitif. On imagine que la journaliste se sera dit aussi que ce propos
pourrait lui être retourné… C’est donc auprès d’autres personnes que la
télévision locale cherchera des avis complémentaires.
Connaître le terrain, avoir un
réseau local, permet alors aux journalistes de contacter d’autres témoins, les
porte paroles d’un discours se voulant plus ouvert aux dispositions du jugement
du TAP et à l’attitude des Clarisses. C’est un rassemblement initié pour
exprimer un soutien aux Clarisses qui est à la base de cette identification de
l’une ou l’autre personne. Le sujet est à nouveau traité en moins de 4 minutes
au JT (une séquence que la Libre a jugé bon de remonter en version plus courte
pour la placer sur son site web avec copyright Canal C, bien sûr.
La description nuancée d’une
actualité chaude en émotions révèle le souci éditorial de chacun des supports
qui entendent couvrir pareil événement. En rester à une description factuelle
peut être la position minimaliste. Ouvrir ses colonnes et son temps d’antenne à
des témoins choisis, l’occasion d’un vrai travail d’information et d’éducation
du public. Les journalistes rencontrés au détour de certains de ces moments clé
n’ont pas caché –dans des discussions en off- qu’ils refusaient de se faire les
rapporteurs de propos résolument extrémistes. Pour rappel, personne et surtout
pas les médias locaux, n’a pu faire l’impasse sur les images d’une
manifestation ayant connu quelques débordements ayant justifiés un déploiement
de force du corps de police présent pour assurer la sécurité face à des groupuscules.
On peut certes se demander quel
équilibrage donner à ces diverses tendances présentes dans les débats. Il est
parfois nécessaire d’identifier et de donner à connaître ces discours
minoritaires mais dangereux pour la démocratie, de sorte qu’on les identifie et
que l’on puisse s’en méfier en connaissance de cause… Par ailleurs, le temps
d’antenne et la place dans les colonnes est à ce point comptée, qu’il importe
aussi de choisir les propos qui peuvent élever le débat et nourrir les
réflexions par un apport d’informations véritables.