A tort ou à raison, deux cyber-thèmes envahissent fréquemment les colonnes des médias qui s’intéressent aux nouveaux usages des jeunes sur le net : la dépendance aux nouvelles technologies et le harcèlement via les réseaux. Et donc, assez logiquement, ces deux préoccupations se retrouvent en tête du hit parade des inquiétudes que formulent plusieurs associations de parents au moment de choisir des thèmes à approfondir en soirées de conférence.
Parmi les leitmotivs des inquiétudes parentales, la cyber-dépendance occupe généralement le haut du pavé. Cela tient sans doute au fait que le temps jugé trop long passé devant les écrans et une certaine irritabilité de celui à qui l’entourage en fait la remarque donnent l’impression aux aînés qu’il y a là des signes avant-coureurs d’un dérèglement pouvant virer à pathologie. Et puis, on ne sait jamais : « Mieux vaut prévenir que guérir ». Le cyber-harcèlement, par contre, serait peut-être un piège plus sournois dans la mesure où le jeune qui en est victime cherche à en masquer les effets sur son comportement. Seule une observation parentale aiguisée en décèlerait les indices.
Nous ne nous prononcerons plus ici sur la cyber-déperndance qui a déjà fait l’objet d’une analyse antérieure (1) , pour accorder cette fois toute notre attention au cyber-harcèlement. Rappelons simplement que, dans l’analyse précédente, nous étions favorable à une éducation globale et aux médias qui canalisent les excès et les abus des consommateurs des écrans, mais en disant que le diagnostic de « situations pathologiques réclamant une prophylaxie de type santé publique » était en fait à réserver à des cas très marginaux. Qu’en est-il alors du cyber-harcèlement ? Les observations de terrain et la littérature induisent-elles aussi des conclusions dédramatisant les propos tapageurs des envolées médiatiques ?
Phénomène entre jeunes
Peu de données statistiques fiables et représentatives des usages sont aujourd’hui disponibles. Mais un bon rapport publié par l’ « Observatoire des Droits de l’internet (2) » nous aidera à construire notre réflexion. On y trouve ces chiffres à bien interpréter : « Un jeune sur trois (34,3 %) a déjà été victime de harcèlement sur internet et un jeune sur cinq (21,2 %) déclare en avoir été l'auteur. ». Le premier enseignement à tirer de ceci est bien que le harcèlement des jeunes est d’abord un phénomène vécu entre jeunes. Certes, on connaît l’écho médiatique donné aux craintes parentales que des jeunes soient la cible d’adultes pervers sur le net. Mais le constat est là : les tracas des ados proviennent d’abord des « vacheries » qu’ils se font entre eux. Des blagues de potaches qui peuvent dégénérer, et parfois gravement, du fait de leur nouveau truchement numérique.
Car si le harcèlement se fait aujourd’hui via le monde informatique, rappelons d’abord que le phénomène en soi n’est pas neuf. Il relève de la cruauté co-naturelle des ados entre eux, quand à cet âge difficile de leur croissance, ils prennent plaisir à se tester en s’affrontant. Cette cruauté, l’ado l’exerce envers tout ce qui l’entoure : les objets, les animaux, ses semblables… les adultes même ! Des tentatives d’expression de soi, maladroites le plus souvent, déplacées parfois, outrageantes voire délictueuses aussi ! Difficile moment de l’éducation qui réclame des garde-fous et parfois, en les choisissant bien, des sanctions proportionnées. Un moment où la prévention basée sur le dialogue et la mise en place de contrats peuvent jouer un rôle important. Voyons cela.
Arroseur ou arrosé ?
Car donc, on l’aura compris, le parent qui s’interroge en cette matière, devra s’attendre à découvrir que son enfant s’autorise des comportements harcelants tout autant qu’il n’en subit lui-même. C’est une évidence si on regarde en face la distribution des rôles : dans une situation de harcèlement, on identifie la victime, le ou les auteurs mais aussi les témoins… lesquels interviennent (ou non) en encourageant (ou non) l’un ou l’autre des protagonistes, et enfin les autorités. Peu de chance donc que nos enfants aient été épargnés par cette réalité… bien plus présente dans leur quotidien que la cyber-dépendance. Mais soyons modérés dans nos propos et posons d’abord la question de bon sens : « Ne faut-il pas y voir le même processus mis en œuvre que dans les bagarres de cours de récréation ? » Qui peut dire d’ailleurs, n’y avoir jamais été confronté dans son enfance ? Comme acteurs principaux ou comme témoins, adjuvants dans un sens ou dans l’autre. Et donc, si ces situations de la vie adolescente se déclinent aujourd’hui via les nouveaux supports de communication, n’y a-t-il pas lieu de trouver cela assez logique… et banal ? En effet, dès la sortie de l’école, les jeunes continuent de se donner rendez-vous sur leur GSM et leurs diverses messageries en ligne, et il est donc normal que s’y prolongent leurs inimitiés tout autant que leurs amitiés. Quelle spécificité dans ce prolongement numérique, s’il y en a une ? C’est ce que nous allons voir maintenant.
De quoi parle-t-on ?
Mais commençons peut-être d’abord par définir ce dont nous parlons. Le cyber-harcèlement est un comportement répétitif d’intimidation volontaire (exercé ou subi) par le truchement des nouvelles technologies (l’ordi, mais aussi le GSM en permanence au fond du sac ou de la poche). La littérature sur la question insiste sur le caractère volontaire de nuire, soulevant dès lors la question de l’évaluation parfois délicate du degré d’intimidation d’un propos ou d’un acte. En effet, certains harceleurs, du fait de la distance mise en place par la technologie, estiment qu’il n’y a pas de gravité à agir comme le font. Ils en restent, croient-ils, à des blagues de potaches, ignorant qu’ils sont atteints par ce que l’on nomme l’effet cockpit : une mauvaise perception de l’impact réel des actes posés à l’encontre du harcelé. Chacun a en effet sa sensibilité et l‘imprégnation peut être différente d’une personne à l’autre.
Mais il y a aussi autre chose à prendre en compte dans la définition, telle qu’on s’y accorde : le caractère répétitif. En effet, il y a des comportements qui relèvent de l’intimidation mais qui se font « en une seule séance ». Ceux-ci pourraient donc échapper à la législation sur ce délit, alors qu’ils constituent pourtant des attaques inter-personnelles délictueuses. Il importe donc de ne pas isoler cette question du cyber-harcèlement d’un débat plus vaste sur les agressions via les technologies à propos desquelles plusieurs articles de la législation se prononcent en portant condamnation et sanction.
Déclinaison
Commentons un peu cette définition. Le cyber-harcèlement s’exerce sur une personne et constitue une violation de son intégrité, de son espace technologie, de sa réputation ou de sa sphère d’influence sociale. Il peut donc emprunter deux voies : un harcèlement privé (envois de mails intrusifs déstabilisant la personne ciblée ou attaques du matériel hard et software utilisés par celle-ci : blocage de la machine ou de l’accès à des espaces privés en ligne) ou public (publication d’informations dommageables –fondées ou fausses- pour la personne ciblée, usurpation de son identité pour calomnier ou faire porter des responsabilités indues : propos désobligeants à l’égard de tiers, mais aussi achats en ligne, etc.).
Images à l’appui
En quoi la violence faite à autrui par le truchement des technologies est-elle spécifique ? Pris dans ce scénario, à titre d’auteur ou de victime, peu importe, on décèlera immédiatement le caractère démultiplicateur de la technologie sur les effets. Etre la risée de 20 ou 30 personnes dans une bagarre de cour de récréation n’a rien à voir avec la publication de propos offensants sur le net, lesquels sont alors disponibles à l’échelle de la planète entière. De même, le recours à l’image numérique de la personne ciblée produit-il des effets démultipliés : photos volées dans l’intimité de moments privilégiés, manipulation de l’image par photos-montages, etc.. Or aujourd’hui, avec la multiplication et la généralisation des instruments de capture photos et vidéos, c’est à tout moment qu’il s’agit d’être sur ses gardes pour réclamer de son entourage, à tout le moins, qu’il vous demande votre autorisation pour saisir ainsi votre faciès et qu’il précise aussi l’usage qu’il compte faire de ces clichés ainsi capturés. Serge Tisseron (3) estime même que ce positionnement critique (Demande-moi mon autorisation et que vas-tu faire de cette photo ?) devrait être enseigné aux tout jeunes enfants pour qu’ils le mettent en œuvre, tel un reflex (4) , y compris dans le cercle familial !)
Car ne soyons pas dupes : beaucoup de situations de cyber-harcèlement se montent aujourd’hui sur du matériel photographique acquis dans une période où les relations entre les protagonistes étaient bonnes. En cela, ce n’est pas nouveau : si l’on en arrive à faire chanter quelqu’un, c’est souvent en mettant en jeu des confidences reçues dans un passé commun fait d’intimité et de confiance.
Voilà donc un premier enseignement spécifique du contexte numérique qui prend sa consistance : du fait de la facilité à numériser et diffuser ensuite les traces matérielles de moments intimes, celles-ci doivent être produites de façon réfléchie, et leur partage consenti avec des personnes de confiance qui auront fait la preuve de leur capacité de courtoisie. Sans quoi, se laisser photographier, c’est fournir soi-même la matière qui sera l’objet du litige, en cas de cyber-harcèlement.
Cruauté gratuite
Mais l’attitude harcelante chez les ados, nous l’avons déjà vu, s’alimente à la propension qu’ils ont à faire preuve de cruauté gratuite. Ils n’ont d’ailleurs pas attendu internet pour cela. Toutefois, la diffusion en ligne leur offre une visibilité plus grande et donc l’espoir d’un agrément plus grand du fait de cette publicité. Ainsi, ces adolescents par exemple qui, non contents de martyriser un hérisson vivant en le prenant pour une balle golf jusqu’à ce que mort s’en suive, et qui publient en ligne la vidéo de leur exploit. De même, cette idée de publier en ligne les résultats du concours de « la plus belle fille de la classe ». Le concours lui-même constitue déjà un sociogramme (5) des plus irrespectueux et blessant. Mais la publication en ligne des résultats est une offense d’autant plus regrettable que l’affichage public est alors assorti de la possibilité d’afficher des commentaires, ce dont ne se privent généralement pas les intéressés. On le voit, la technologie s’avère redoutable dans ses capacités fonctionnelles pour démultiplier les effets, et partant, les affects de la victime.
Priver d’écran ?
Ce n’est pourtant pas en sanctionnant par la privation de l’accès à la technologie que l’on évitera -ou éduquera à l’avenir- en cette matière. Une attitude parentale qui s’aventurerait dans cette voie risquerait tout simplement de confiner les victimes dans le silence sur leur véçu traumatisant. Tous les intervenants professionnels sur la question s’accordent à dire qu’il faut à tout prix libérer la parole et appeler à la confidence. Il ne faut en aucun cas que l’enfant qui s’est confié soit perçu comme responsable de ce qui lui arrive, quand il est victime. Il n’a d’ailleurs que trop souvent l’impression lui-même de n’avoir pas mérité la chose, ce dont il commence toutefois à douter, du fait des menaces qui lui sont faites à répétition. Et pour l’ado acteur du harcèlement, il est irréaliste de brandir comme sanction la suppression de l’accès à la connexion… Internet restera inévitablement un de ses outils privilégiés dans le monde de demain. Il faut donc procéder autrement… et surtout plus tôt. En d’autres mots : miser sur l’éducation, la meilleure forme de prévention.
Jeu de la souricière
Certes, on pourrait penser ici qu’il y a à éduquer prioritairement aux médias : le maniement intelligent des outils informatiques. Or, si l’on analyse bien le processus mis en œuvre dans le cyber-harcèlement, l’affaire n’est pas d’abord technologique. Une vidéo à succès, présentée d’ailleurs comme un jeu, et disponible actuellement sur Youtube, illustre bien en quoi consiste le cyber-harcèlement. Il s’agit du « jeu de la souricière (6) ». Les sites qui en font la promotion vous proposent de le découvrir, puis de le faire connaître à votre entourage. Première caractéristique : vous allez y être confronté par l’entremise de votre entourage. Or, nous l’avons vu, le cyber-harcèlement entre jeunes s’installe généralement aussi dans le cercle des proches. Le jeu de la souricière étant promotionné pour son aspect ludique, vous y entrez en « baissant la garde ». Conséquence : vous serez frappé de plein fouet, à la mesure de votre degré de confiance innocente. Le jeu réclame de l’attention et de la précision (c’est un jeu de labyrinthe). Vous accordez donc toute votre attention. Dans le cyber-harcèlement, c’est aussi toute votre sensibilité qui est en action. Peu s’attendent à ce degré de manipulation qui met en condition. Ensuite, on le remarque aisément dans toutes les versions diffusées en ligne, les victimes du jeu de la souricière réagissent différemment selon leur âge, leur sensibilité, leur histoire personnelle sans doute aussi. Une constante toutefois, très visible à l’écran : toutes vivent une peur intense et se sentent trompées par le proche qui les a embarquées dans cette mauvaise aventure. Elles ressentent dès lors d’autant plus mal les moqueries qui s’en suivent. Enfin, une fois que l’on est plus grand, pour désagréable qu’ait été l’aventure, on ressent malgré tout un sentiment de fierté d’avoir pu assumer, bon han mal han le traumatisme… et l’on s’empresse dès lors de leur faire connaître à d’autres. Tout cela se retrouve classiquement dans le cyber-harcèlement, quelle qu’en soit la forme.
On peut donc conclure de cette seconde approche que l’éducation préventive à ce genre de situation, plutôt que d’être orientée technologie, est d’abord à développer du côté des valeurs morales et du comportement social respectueux d’autrui. Quel bénéfice y a-t-il à tromper la confiance ? Quelle gratification y a-t-il à faire souffrir quelqu’un qui, de surcroît, ne vous a rien fait ? Quelle raison peut pousser quelqu’un à faire endurer quelque chose qui l’a lui-même déstabilisé ? Quelle légitimité à cette mise en scène publique pour tirer profit à plusieurs du soi-disant ridicule de la victime ainsi exposée ? Toutes ces questions qui mettent en avant l’absurdité et le caractère odieux de la démarche devraient être travaillées par l’évocation de situations semblables –mais vécues en d’autres circonstances- qui mettent en lumière la part des désagréments subis par les victimes. Ce n’est pas d’abord un problème cyber… C’est d’abord un problème d’éducation civique et citoyenne.
Prédéterminés ?
Se posent malgré tout des questions liées au profil des harceleurs et à celui des victimes. Y a-t-il des propensions à appartenir plus facilement à un des deux groupes ? Les constations rapportées par l’Observatoire des Droits de l’internet laissent entendre que les harceleurs –pour le dire en d’autres mots encore- sont plutôt des extravertis, assez sûrs d’eux-mêmes, doués dans l’usage des technologies. A l’inverse de leurs victimes, plus faibles sur ces trois critères. Pourtant nous n’en tirerons pas comme conclusion que l’éducation parentale réussie consisterait à transformer tous nos ados en caïds. Sans doute faut-il faire comprendre à ceux-là, l’injustice de leur comportements dominateurs et manipulateurs, et conscientiser les autres au fait que le statut de victime impuissante n’est pas une fatalité. Et il y a des techniques pour cela. On peut y travailler.
Mais avant de développer plus, que dire des témoins dans l’affaire ? Il apparaît que, peut-être sans s’en rendre compte, ils tiennent un rôle décisif. Le choix qu’ils peuvent faire d’apporter leur soutien à l’un ou l’autre des protagonistes joue pour beaucoup. Le sentiment qu’ils auraient donc peut-être de n’être pas responsables et concernés par ce à quoi ils assistent est, lui aussi, à déconstruire. Si la victime doit être secourue par une invitation à ne pas tomber trop facilement dans le panneau du harceleur qui attend les signes de soumission de sa victime, les témoins doivent être conscientisés au fait que c’est leur approbation ou désapprobation qui apportera –et de façon décisive parfois- de l’eau au moulin de l’un ou l’autre. Harceler, c’est éprouver son ego. Qu’on le caresse ou qu’on le châtie et tout peu basculer dans un sens comme dans l’autre. C’est la raison du « jeu de rôle (7) » proposé par Serge Tisseron dans les démarches d’éducation aux médias qu’il propose aux acteurs de terrain de l’enseignement maternel en France. Il invite à rejouer des scènes de violences vues dans les médias (télé et cinéma principalement) mais en invitant tour à tour les acteurs à changer de rôle. Parmi les places disponibles : l’agresseur, la victime, les témoins et le justicier aussi. Car il en est qui, très tôt, ont cette fibre en eux, pour monter au créneau et défendre le faible et l’opprimé. Beaucoup de choses se jouent déjà là, selon lui, dans ces saynètes de transposition.
Education aux médias, aussi
Et l’éducation technologique, n’a-t-elle rien à dire ? Bien sûr que si ! Car une des bases du cyber-harcèlement, réside tout de même aussi dans la capacité que l’on a de réguler ses usages du net et notamment de configurer ses outils. Partager son vécu, le donner en pâture au delà d’une certaine retenue de bienséance, c’est fournir aux autres qui le voudraient, à tort ou à raison, des outils de maltraitance. Il faut donc éveiller à cette conscience et tenir bon tout autant à ce principe de ne pas punir si l’on a failli. En effet, reprocher à une jeune victime ses transgressions aux principes éducatifs que l’on avait tenté de mettre en place ne servira qu’à durcir les positions et renforcer encore plus la conviction chez le jeune qu’il valait mieux ne pas en parler. C’est aussi renforcer l’idée que ce qui arrive est le résultat d’une faute commise et que l’on est donc prisonnier de ce qui a été (mal) fait… Situation étouffante qui peut, chez certains, prendre alors des proportions telles que l’on en a vu tenter d’y mettre un terme par le suicide. Quoi qu’il ait pu être fait : ce qui est fait est fait. La solution est à rechercher dans un recours salvateur. Et si «ne pas donner suite » peut, dans un premier temps se révéler adéquat, il faut malgré tout se préparer à une stratégie plus lourde –laquelle n’est pas pour autant inspirée du « œil pour œil, dent pour dent » qui, on le sait, n’a jamais rien arrangé-.
Garder les traces tangibles des agressions (captures d’écrans, copies de propos publiés, photos et vidéos mis en ligne, adresses IP des auteurs de mails…), porter plainte auprès des hébergeurs des services en ligne qui rendrent possible ce harcèlement. Et enfin aussi parfois, déposer plainte en justice, au civil et au pénal, car il y a non seulement des articles de lois qui vous permettent de faire prendre en compte vos intérêts, mais aussi de la jurisprudence qui reconnaît le droit à des dommages et intérêts, quand les troubles ont été tels qu’il a fallu débourser pour assumer une réparation machine –c’est le moins grave- ou un suivi psychologique entrepris pour se laver la tête des souvenirs de cette agression.
Un cadre préventif
Avant d’en arriver à ce stade de la sanction, les éducateurs, les enseignants et le pouvoir scolaire en place n’auront pas attendu pour conscientiser et prévenir. Il faut à tout prix que ce genre d’acte (l’intimidation) ne soit pas couvert du seau de l’impunité et encore moins, que le milieu scolaire en soit l’outil de mise en œuvre. En donnant accès aux infrastructures informatiques parfois encore défaillantes à domicile, l’école a pour mission de réduire la facture numérique entre les familles. Il ne faudrait pas, par ce biais, produire de nouvelles injustices. Car, reconnaissons-le, à une période où la possession des instruments ne fait plus vraiment problème, c’est dans l’acquisition des compétences médiatiques que la mission de l’école est engagée. On parle ainsi aujourd’hui de réduire une fracture numérique de second niveau (8) : non plus l’accès à la machine, mais l’acquisition de compétences spécifiques. Le monde scolaire doit inscrire l’éducation aux médias dans ses priorités. Il doit intégrer dans son projet pédagogique, l’envie de former le jeune à des comportements responsables et citoyens dans ses usages des technologies. Il doit travailler pour cela les compétences technologiques, certes, mais inscrire aussi cet apprentissage technologique dans une réflexion plus globale sur les valeurs et la citoyenneté. Pour apprendre à se témoigner du respect et de la considération, les nouvelles technologies, bien utilisées, sont de merveilleux outils. Mais mal utilisées ou mis au service de valeurs plus contestables, elles peuvent aussi devenir des armes redoutables. Il nous faut donc impérativement réussir l’apprentissage des us et bonnes manières de la communication via les écrans.
1. Lire : http://www.media-animation.be/Faut-il-craindre-une.html
2. Deux documents téléchargeables à l’adresse : http://www.internet-observatory.be/internet_observatory/home_fr.htm
3. Psychiatre français spécialiste des questions liées aux usages des écrans par les jeunes. Par exemple : Faut-il interdire les écrans aux enfants ?, avec Bernard Stiegler, 2009, Mordicus
4. Je n’ai pas résisté au jeu de mot. Et clic !
5. Diagramme des relations sociales établies spontanément au sein d’un groupe et qui permet ensuite à l’éducateur, par exemple, d’objectiver une dynamique de groupe plus performante.
6. Une adresse parmi d’autres : http://www.gratuit-a-imprimer.com/jeu-la-souriciere.php
7. Une version parmi d’autres : http://www.squiggle.be/PDF_Matiere/09_Jeu_de_role_Tisseron.pdf
8. Lire Périne Brotcorne et Gérard Valenduc : http://www.ftu-namur.org/fichiers/Comp%E9tences%20num%E9riques%20et%20in%E9galit%E9s.pdf