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Createurs de pages web


Pour libérer la Parole, ils se sont donné le mot... sur le web


On s'interroge de plus en plus sur Internet -le web- et le multimédia, histoire de savoir si c'est l'oeuvre du diable ou celle du Bon Dieu. Entre ténèbres et lumières ne faut-il pas plutôt penser que les nouvelles technologies seront ce que nous en ferons. Si l'éducation passe par la communication et les échanges, alors oui, le multimédia concerne les éducateurs que nous sommes.

L'intégration des mass-médias de communication dans les lieux d'éducation ne date pas d'hier, loin s'en faut. Presse et audiovisuel ont désormais leur droit de citer dans la pratique pédagogique. Fort heureusement d'ailleurs, même si l'on peut déplorer qu'il s'agisse encore bien souvent du seul usage d'un support au service d'une présentation de contenus disciplinaires !
Mais pour ce qui est des Nouvelles technologies de la Communication et de l'Information (les déjà très célèbres NTIC) leur intégration est plus lente à se mettre en place. Beaucoup s'interrogent : va-t-on sacrifier à ce qui ne sera peut-être qu'une mode ? N'est-ce pas là une réforme de plus, qui sera à son tour balayée par autre-chose ? Faut-il y voir une véritable mutation, auquel cas ... diront les plus âgés, ... "cela se fera sans moi", convaincus par ailleurs, qu'à ne pas s'y mettre de suite, ils courent le risque d'être complètement déconnectés de ce que sera le quotidien de leurs petits enfants.

Courir le risque

Le défi est là, à la fois technologique et idéologique. Faut-il souscrire au changement. Celui-ci comporte-t-il réellement les enjeux que l'on évoque dans la presse spécialisée ou au travers des émissions de télé consacrées à ce sujet ? La pédagogie peut-elle y gagner quelque chose ? Et les rapports humains, ... en sortiront-ils grandis ou faut-il penser que la machine va tout détériorer en s'interposant entre les personnes ? Quant au dialogue entre générations, trouvera-t-il vraiment là un nouvel espace d'expression ? Y a-t-il vraiment, comme on le dit, un enjeu d'éducation ?

Investir le champ de la communication

C'est que, pour l'instant et quoiqu'on en dise, l'investissement est plutôt lourd. S'équiper en multimédia et faire le pas de se raccorder au réseau des réseaux, le web, ce n'est pas encore donné. Gageons toutefois qu'avec l'ouverture de la concurrence et la suppression des monopoles, les marchés se révèlent prochainement abordables. Mais il y a aussi l'investissement en terme de compétences technologiques. Aborder le monde de l'informatique se fait encore pour beaucoup d'aînés, avec réticence et hésitations. Or, pour le multimédia, non seulement le web mais aussi les CD-Rom, c'est le passage obligé. Face à leurs parents et leurs grands-parents, les jeunes d'aujourd'hui donnent l'impression de disposer avec aisance d'un appendice congénital : une souris(1). Paradoxalement, c'est la première constatation que l'on découvrira de l'usage des NTIC : l'adulte qui est sensé connaître et enseigner,  se rendra à l'évidence qu'à son âge, il continue d'apprendre, et parfois même sous la guidance de plus jeunes qui sont sous sa responsabilité. Humilité, ... et grandeur d'âme. Car rien ne vaut l'image d'un éducateur qui est lui aussi en phase d'apprentissage. Le sait-il, lui qui en ressent parfois de la gêne ?

Outils virtuels

Dans un premier temps, l'effort est sans doute à réaliser dans la maîtrise de l'informatique. Paramétrer la machine, comprendre physiquement la gestion de l'information par des outils... si peu conceptualisables, comme le diront peut-être certains ! Car les piles de feuilles, bien rangées dans des fardes, sur des rayonnages de bibliothèques, c'est tout de même plus clair que tous ces fichiers informatiques imbriqués les uns dans les autres, dont on fait si facilement la duplication, mais que l'on égare tout aussi banalement, pour ne pas dire qu'on les détruit plus distraitement encore. Sacré traitement de texte !

Un autre langage

Mais l'effort n'est pas seulement à réussir dans l'abord informatique. Il s'agit aussi d'entrer dans un nouveau mode de communication où chacun peut s'exprimer, être son propre éditeur, produire non seulement des messages textuels mais aussi leurs associer des images, des sons, et travailler sur un aspect important de la communication : l'aspect graphique, ... la mise en page. Pour la génération "clip", la rhétorique cède aujourd'hui la place à d'autres compétences langagières. Pour communiquer efficacement, ... peut-être faut-il maintenant plus s'inspirer du langage des mass-médias que de celui des grands classiques édités dans les bonnes vieilles anthologies de Bon-papa. Les professeurs de langue maternelle le savent, eux qui intègrent depuis des années déjà, la bande dessinée, la publicité et le langage de la presse ou du cinéma dans les processus langagiers à analyser et à maîtriser progressivement. Quand donc verrons-nous l'art de communiquer s'intéresser à la scénarisation multimédia ou à l'écriture en langage html (2), c'est-à-dire, construite sur une lecture par séquences et non plus linéaire comme celle d'un bon vieux texte.

Vous avez dit "Editeur"

Car c'est là que réside le nouveau challenge de ces technologies numériques. Chacun peut devenir émetteur d'une communication qui sera accessible au monde entier. Finie la lourdeur des maisons d'édition qui décident, selon des critères propres, de publier -ou non- vos productions. Finies les lenteurs de la réalisation, une fois que votre manuscrit passe le cap du comité de lecture. En temps réel, vous pourrez dorénavant publier en toute responsabilité et pour le monde entier, en recourant à une technologie simplifiée. Textes, mais aussi musiques et oeuvres picturales pourront être communiquées à tous vos fans dans un mouvement de cybergénérosité à l'échelle de la planète.

Dire tout et tout dire

Il se crée en effet, sur le web, un vaste milieu d'échange d'informations plus ou moins fondées, plus ou moins rigoureuses, mais aussi plus ou moins surveillées, qui autorise à penser que la circulation de la parole vient de connaître un nouveau coup de fouet. Il y a là un phénomène de démocratie intéressant à observer : un macrocosme d'expression non censurée, une chance, ... tout autant qu'un risque d'ailleurs. Seul l'usage nous le dira.

Eduquer en échangeant

Car libérer la parole est certainement une des bonnes choses que l'on puisse envisager quand on cherche à favoriser l'éducation d'une génération. Toutefois, la présence des adultes est essentielle dans cet échange mondial. Entrer en contact avec d'autres est une source d'enrichissement indéniable. Pouvoir dépasser les limites de son pays, de sa culture, de sa religion, de son éducation, pour rencontrer l'autre, quelle chance ! Un autre qui a son âge, mais aussi un autre qui appartient à une génération différente de la sienne.

En correspondant sur le web

C'est une des richesses avouées d'Internet : pouvoir afficher son appartenance à un réseau international d'échanges, composé de personnes de tous âges et de toutes cultures. Il est donc essentiel que chacun investisse dans ce mode de communication. Car si le web ne devient qu'un vaste milieu commercial d'échange, ... ses potentialités auront été malencontreusement gaspillées. Par contre, si nous en faisons une plate-forme de partage d'expériences, de communication de nos questionnements et de nos hypothèses fondamentales, alors nous aurons gagné quelque chose.

FAQ

Vous connaissez peut-être cette pratique de l'Internet qui consiste à dédier une partie de sa ligne éditoriale aux Questions les plus fréquemment posées (3) en lien avec les thèmes abordés par son site. Imaginez l'affluence que l'on aurait à rassembler sur un même forum de discussion, les questions existentielles que l'homme ne cesse de se poser depuis des générations.  Ceci n'est plus une chose à imaginer, cela existe. Pour ne prendre qu'un exemple, avez-vous déjà visité l'Hotel philosophique qu'alimentent les élèves de l'enseignement fondamental, sur le site des éditions Averbode ? La philosophie, les religions, tous les mouvements de pensée se sont déjà saisis du web. Et déjà cela murmure dans tous les coins de la planète. la parole circule, libre et créatrice. L'esprit, quant à lui, voilà longtemps qu'il souffle où il veut.  Alors ... osez la Parole.

Michel Berhin, Formateur en Education aux Médias, à Média Animation



Comme pour la création du Monde
Le Monde, oeuvre du diable ou oeuvre de Dieu ? La question valait déjà, dans l'Antiquité. La Bible parle d'ailleurs du Monde dans ces deux acceptions : le Monde des ténèbres, celui du prologue de Jean, le Monde qui n'a pas accueilli l'Envoyé. Et puis le Monde évoqué par le texte de la Genèse, le Monde synonyme de création, l'oeuvre de Dieu par excellence, puisque primitivement réalisée en état d'innocence.
Le Web, c'est pareil : un monde parallèle, un monde virtuel comme on dit aujourd'hui ! Exploiter la comparaison est aisé. Pour savoir si le web est un monde de ténèbres ou de lumières, il ne faut pas se contenter de l'observer, passivement. Relisez le texte biblique. Le Monde en soi n'est ni bon ni mauvais. "Co-créateurs de l'univers, engagez-vous. Croisez, multipliez, emplissez la terre de vos propres créations. Les fruits de l'arbre seront jugés à l'heure de la récolte. Prenez la Parole dont vous connaissez le pouvoir créateur. (Il dit ... et les choses advinrent comme il avait dit). Ne laissez pas la place aux forces du Mal. Prenez la Parole et exprimez au monde la beauté de la vie."
Le Web lui est semblable. Il est un lieu de conversation et d'échange. Sa force et sa richesse viennent de l'ouverture, de l'écoute et de la générosité dont feront preuve les intervenants. L'expérience de vie sera reconnue comme une véritable sagesse et l'innocence de l'enfant sera tout autant respectée.
C'est pourquoi il importe que l'accès à ce nouvel outil de communication soit généralisé, que son usage soit popularisé et qu'il soit mis au service du meilleur de l'homme.
Par ailleurs, que la Parole vende, fasse tromperie ou oeuvre de séduction, ... on le sait. C'est ce que représentait le serpent du texte de la Genèse. Reste que la Parole nous est donnée pour nous rencontrer bien au delà des échanges commerciaux, si nécessaires et culturels soient-ils.



(1) La souris de l'ordinateur, bien sûr ! Ce petit accessoire qui clique en tout sens, mettant le monde à portée de main, ... dit-on !
(2) Hyper Text Markup Language : ce langage de programmation construit, sous forme de documents liées les uns aux autres via des liens hypertextuels, une progression narrative dépendante de la volonté du lecteur de saisir ou non les opportunités que les liens proposent.
(3) F.A.Q. :  Frequently Asked Questions, en français : la Foire Aux Questions.




 

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