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Comment écrire un bon article
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Triple accord ministérielPour la rédaction de chaque article d’Exposant neuf : 200 euros On sait l’importance de la communication dans notre société médiatique et, paradoxalement, le peu d’intérêt que suscitent les publications pédagogiques auprès d’une corporation enseignante toujours plus démotivée par le non-refinancement de la Communauté française. C’est pour cette raison que les Ministres en charge de cette matière annoncent l’octroi d’une enveloppe budgétaire prélevée sur leur cassette personnelle, de sorte à financer l’écriture de papiers de qualité. Principes d‘écriture et qualité éditoriale imposent néanmoins aux candidats le respect de règles simples et éprouvées. Amateurs, à vos claviers. L ‘idée est née dans le chef de nos trois ministres, à l’heure très matinale du déjeuner. Au moment où, repliant leur tabloïd préféré, ils en conclurent avec dépit que les profs n’étaient pas gâtés en matière de littérature spécialisée.
Grands dévoreurs de quotidiens et férus de communication freineitique, les Ministres savent ce qu’ils veulent. On se souvient de la réintroduction de la lecture de la presse écrite dans l’enseignement fondamental au travers de l’Opération “ Ouvrir mon quotidien ”. Voici qu’on récidive de concert, du fondamental au supérieur, cette fois. L’incitation financière à faire produire des articles de haut niveau pédagogique entretient une double préoccupation : fournir aux enseignants un contenu sérieux, fondé et expérimenté. Le décliner selon une présentation alliant toutes les caractéristiques pratiquées par les ténors de la communication médiatique. Pour Exposant neuf donc, chacun est invité à souscrire fidèlement à ces principes, de sorte à contrer le marasme dans lequel s’enferme le lectorat de la classe enseignante. L’édifice se bâtit sur deux piliers : l’art d’accrocher le lecteur et la concision de la formulation.
L’accrocheDans l’activité de lecture, il paraît évident que la saine curiosité fait office de moteur détonnant. Dès le titre , le message fait mouche ou assassine. Avouez donc que les 200 euros du Ministre vous en ont mis plein la vue, au point de vous piquer au vif. Dans le cas présent, il est vrai, l’amorce est un peu grosse, car il n’est rien promis aux futurs rédacteurs d’Exposant neuf, mis à part toute la considération du comité de rédaction et les remerciements sincères du chef de rédaction. Mais c’est déjà bien si, sans trop vous mentir sur le fond, le titre vous a incité à progresser vers le chapo de l’article, et donc à poursuivre la lecture.
Chapo l’artisteSelon les écoles de communication, la proportion varie, mais certaines vont jusqu’à dire que titre et chapo contiennent près de 70 % de l’info. L’idée émise là derrière, c’est que le lecteur n’a pas trop de temps et qu’il s’agit donc de lui en faire épargner en allant directement à l’essentiel. N’aurait-il le temps de lire que la tête de l’article, qu’il devrait déjà savoir l’essentiel. Mais cette intro, en révélant le cœur de l’info, doit malgré tout ménager ses effets, de sorte que la suite soit abordée avec appétence. Tout dans la tête Le premier paragraphe sera donc décisif. Une anecdote, une mise en situation, une réflexion un peu provocante qui titille l’ego du lecteur qui pense peut-être déjà tout savoir… Voilà une bonne recette qui le fera se surprendre occupé à dévorer la suite. Celle-ci devra malgré tout illustrer cette hiérarchie décroissante dans l’ordre des priorités. Avec un article communicationnel, on est résolument hors de la sphère des communications scientifiques ou de celui des rédactions scolaires.
En effet, le principe du “ tout au début ” plaide pour une écriture sans suspens, qui va droit au but plus qu’elle ne retient pour la fin.. Oubliez donc les leçons serinant “ Intro, corps conclusion ”. Il s’agit d’informer, d’être court et bon, de retenir l’intérêt. De relancer la curiosité si, malgré tout, la longueur du développement fait obstacle.
L’inter… n’est pas que de MilanFractionner devient alors un procédé bien connu du journaliste. Mais les pièces du puzzle n’affichent leur cohésion que si des liens sont là qui, au détour, sont autant d’incitations à la lecture. L’intertitre a cette fonction : assurer une respiration visuelle, piquer la curiosité. Eh oui, à nouveau… et même au beau milieu de l’article. Et puis bien sûr aussi, introduire ce qui suit. Savez-vous que beaucoup de lecteurs n’abordent pas la lecture d’un article par le titre, pour un parcours visuel classique selon la diagonale descendante. C’est parfois un intertitre bien choisi qui sert d’accroche. Et une fois harponné, le lecteur remonte alors progressivement, de paragraphe en paragraphe, jusqu’en haut de la page, pratiquant là un véritable parcours d’alpiniste ! Curieux, non ? Mais important à savoir quand on écrit. Tiens, à ce propos, l’inter de Milan… vous aviez vu ?
Une dimension importante de la communication moderne réside dans la complémentarité image-texte. Certes, direz-vous, ça c’est pas mon affaire ! On m’a demandé un article. Et pourtant. Sachez-le, une image vaut parfois mieux que mille mots. Ce n’est pas pour rien qu’un magazine français à gros tirage a choisi comme slogan : “ Le poids des mots, le choc des photos ”. Et dans ce cas, on pense à mettre une légende aux illustrations. Car rien n’est plus plus polysémique que l’image. C’est le commentaire qui en oriente la compréhension.
Aérons, de grâce aérons. L’usage d’unités textuelles indépendantes et complémentaires permet d’aborder selon plusieurs angles d’attaques, un sujet qui, sinon, serait vraiment monolithe et indigeste. L’usage d’encadrés, voire la production sous forme de deux articles allège sensiblement. De même, le style journalistique permet une production “ light ”. La rédaction de phrases courtes est le principe de base. L’usage de subordonnées sans verbes conjugés, une pratique fréquente. Le but est de rendre la formulation dynamique. Aider à la représentation mentale la plus immédiate possible. Dès lors, le recours à des images, et à la symbolique constituent des procédés efficaces, s’ils rejoignent la culture du public auquel on s’adresse.
Se casser sans chuter, à moins que ce ne soit le contraireLa fin d’un article peut révéler des développement ultérieurs, positifs ou négatifs, hypothétiques ou connus. L’article peut aussi être bouclé sur lui-même, sans suite envisagée dans les numéros suivants. C’est à l’auteur de “ chuter ” proprement. On fignole cette partie de l’article, car comme certains chineurs en librairie, c’est parfois là que le lecteur commence son parcours. Reste que l’article sera signé et que figurera souvent en dessous du nom ou du pseudonyme, une mention de la fonction de l’auteur, en lien avec le contenu développé, ou son statut de rédacteur. Si pseudonyme il y a, on tentera alors aussi d’en faire un élément de communication. Rien n’est pire que l’article signé
A. Nonyme
10 principes
Sans vouloir vous commander
1. Au titre accrocheur et informatif, on aura recours.
2. D’un chapo consistant on couvrira de rechef.
3. L’ordre classique des priorités on inversera, quittant rédaction et rapports scientifiques
4. Des phrases courtes et un style imagé on privilégiera.
5. Des intertitres, la respiration permettront et la curiosité éveilleront.
6. A des encadrés et une fragmentation mûrement réfléchie on s’adonnera.
7. Des illustrations légendées on tentera de collecter, en s’inquiétant des droits.
8. Une chute travaillée l’on fera pour ne pas (se) faire mal
9. Une signature on apposera qui dira qui statue .
10. De la qualité informationnelle, on s’inquiétera en relecture finale et de l’orthographe, on ne fera l’oubli.
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