Ce n’est pas une question de place gagnée sur mon
bureau de travail, ni non plus de poids réduit sur l’épaule, tous les matins.
Mais c’est la suite logique d’une évolution amorcée fin des années ’90
déjà ! Avec Internet, et surtout son évolution participative
(connaissez-vous le Web 2.0 ?), il est de bon ton aujourd’hui de prendre
en compte de nouveaux outils d’apprentissage, ceux-là qui construisent les
savoirs en se basant sur la collaboration active des apprenants.
Comme formateur, loin de moi
l’idée de condamner les bons et classiques ouvrages de référence (les manuels)
et de passer sous silence les acquis intellectuels de base qui réclament d’être
transmis –j’allais dire magistralement
et pourquoi pas, après tout. Mais c’est aussi un fait : le débat
pédagogique reconnaît indubitablement que les pédagogies actives doivent se
tailler une place de choix dans les processus pédagogiques d’aujourd’hui. (Dia 3, a)
Développer des savoirs n’est pas
que de la reproduction. Pour être productif, il faut aussi apprendre à être
créatif et novateur. Ce n’est pas une question de mode. C’est selon moi, un
positionnement qui répond adéquatement à la question de la mobilisation chez l’apprenant,
sans laquelle peu de choses sont efficaces. En ce sens, j’aime cette citation
qui dit : « Toute explication qui dispense
de réfléchir empêche d'apprendre » et cette autre
reprise d’un enseignant interprété dans une série télévisée. Il disait
« J’ai essayé de vous apprendre à vous passer de quelqu’un qui vous dirait
ce qu’il faut penser ». Dans cette logique, me semble-t-il, les
outils à prôner, sont plutôt des instruments que des manuels. Leur force est
dans les fonctionnalités qu’ils autorisent… Les contenus, eux, sont apportés et
travaillés par les apprenants. (Dia 3, b et c)
Or, c’est justement les
caractéristiques de ces instruments du web 2.0, le web collaboratif dont on
parle de plus en plus (Dia 4). Pendant un
certain nombre d’années en effet, la structuration que le web a connue fut
orientée vers la fourniture en ligne de contenus labellisés.
Une version en ligne des manuels, en somme. Puis ce modèle a été relayé par
l’invasion d’utilisateurs audacieux qui se saisirent des outils des concepteurs
pour inventer leur propre communication. C’était la naissance des « Pages
perso ». Pour élargir cette tendance à un plus vaste public moins
chevronné en langage technologique, des informaticiens visionnaires ont alors
conçu et proposé des interfaces vides de contenu mais dûment dotées de
fonctionnalités les plus diverses. A charge aux utilisateurs de remplir ces
« coquilles vides » de connaissances et de savoirs estampillés… ou
encore en voie de l’être par une validation par les pairs . (Dia 5)
Et donc, comme formateur, je suis
rentré dans le mouvement. Et d’autres aussi parmi les intervenants que vous
entendrez durant cette journée Nous nous sommes d’ailleurs rencontrés en ligne,
il y a un moment déjà, avant que ce ne soit ensuite dans la vie réelle.
Souvenez-vous d’abord de ce bon
vieux temps…eh oui, déjà dépassé… où l’on vous demandait si vous aviez non pas
un numéro de téléphone, une adresse postale… Mais un mail… et peut-être un
site ? (Dia 6) Il fut un temps où certains
en avaient et d’autres pas encore… et cela faisait déjà une différence. Si vous
n’avez pas embrayé… il se peut qu’aujourd’hui la fracture –que l’on dit
numérique- se soit accentuée (Gérard Valenduc nous en dira plus sur le sujet,
tout à l’heure).
Tenir un blog en ligne… et un wiki

Ecolier, j’avais chaque année
dans mon cartable, un cahier de brouillon. J’étais tenu par mes professeurs d’y
écrire ma production personnelle encore balbutiante. C’était un lieu de mise à
plat, permettant jour après jour, une structuration plus grande de mes
connaissances. Mais ce cahier était d’un usage personnel dans la mesure où
personne d’autre que l’enseignant n’y venait lire quoique ce soit… C’était
« brouillon » comme mon esprit en formation… Dieu sait pourtant qu’il
aurait été intéressant que mes écrits « b(r)ouillonants » aient
alimentés des échanges pour être repris, peaufinés… « reformatés »
dirait-on aujourd’hui. (Dia 7) A la manière de
ce cahier d’essai, il est maintenant possible d’héberger en ligne un port-folio
de ses travaux et chantier de réflexions. Techniquement, un blog s’y prête bien.
L’interface autorise la répartition des articles postés en
« catégories ». L’insertion de textes, d’images, de sons, de vidéos
et d’hyperliens permet d’y faire figurer toutes les expressions multimédias
d’aujourd’hui. De plus, leur mise en ligne ouvre au partage, de sorte que, par
les commentaires et autres interactions possibles (mails, forums…) l’ensemble
peut être enrichi par des contributions extérieures.
Pratiquant donc aujourd’hui
l’apprentissage tout au long de la vie, la tenue d’un blog, mais aussi d’un
wiki (Dia 8) me permettent l’expression ouverte
et sans distance avec tout collaborateur qui le souhaite. Mettre par écrit mes
questionnements, mes hypothèses de travail, mes approches tâtonnantes et leurs
résultats provisoires, c’est courir la chance de recevoir des commentaires qui
me pousseront plus loin dans mon processus de construction de mes savoirs.
Faut-il le dire, je suis disciple de Jean Gabin qui, à la fin de sa vie
chantait « Je sais, je sais que je ne sais rien »… ou trop peu de
choses encore et qu’il me faut toujours apprendre pour progresser.
Motoriser sa recherche d’info

Sans aucun doute, les
bibliothèques figurent-elles parmi les hauts lieux de la structuration des
apprentissages. On ne peut tout savoir dans tous les domaines, mais si l’on
peut disposer des services d’un documentaliste compétent et organisé, alors
beaucoup de choses sont intellectuellement possibles. Ce collègue précieux qui
identifie clairement ce dont vous avez besoin, qui localise et rapatrie l’info
et vous la fournit dans la forme qui vous permettra de l’exploiter selon votre
attente… sur Internet, on l’appelle « Moteur de recherche » (Dia 9). C’est un collaborateur habile à condition de
savoir se faire comprendre de lui et de connaître sa manière de travailler. Ces
deux conditions remplies, l’équipe peut alors faire un travail de choc. Mais
soyons clairs, le moteur de recherche, votre associé si bon soit-il, ne pourra
vous donner que ce qu’il a en magasin ! Et la qualité de son fonds de
commerce réclamera toujours que vous restiez le juge final de la fiabilité de
l’info que vous découvrirez. Motoriser sa recherche, c’est une pratique
d’aujourd’hui. Les instruments qui remplissent cette mission sont nombreux. Je
veille donc à solliciter plus que le seul Google. A cette fin, j’ai opté pour
le navigateur « Firefox » qui intègre à sa barre de navigation, non
seulement le bien connu moteur américain, mais aussi quelques-uns de ses
concurrents, eux aussi mes alliés (Basculer sur
Firefox).
Barre d’outils Google

Et puisque l’on parle de Google,
ne manquons pas de signaler la barre d’outils qui fonctionne avec un profil
d’usager Google référencé. Son utilité en plus du moteur ?
Traduction de la page affichée, relecture orthographique, sidewiki (annotation
et envoi), partage (comme avec Diigo que je présente dans un moment),
crosspublication sur les principaux réseaux sociaux, moteur de recherche dans
le site affiché à l’écran. ET ! Mémorisation de vos opérations dans votre
profil Google, bien sûr.
Le marque-pages : publier
en réseau ses signets favoris
Depuis le temps de mes études,
j’ai pris l’habitude d’accompagner la lecture d’un livre d’un signet vierge sur
lequel je note les numéro de pages où je repère des perles. Je n’ai jamais aimé
fluoré ou souligner des extraits… mais certains le font. Sur internet où je lis
beaucoup de choses pour mon job de formateur, mémoriser de bo,nnes adresses se
fait en mettant des « signets ». L’avantage de cette pratique quand
elle est assistée par ordinateur, c’est la classification de ses marque-pages
en répertoires et dossiers. Pendant plusieurs années, cependant, les outils
prévus à cet usage furent des logiciels résidant à même votre ordinateur,
réclamant que vous souscriviez à cette pratique à partir d’une et une seule
machine. La montée en puissance de la tendance 2.0 (le partage en ligne… le
cloud computing, comme on l’appelle aujourd’hui) a propulsé l’usage d’outils
stockant de façon distante les infos personnelles (dans une session serveur
protégée par mot de passe). Dans mon cartable, figure désormais pour mon usage
quotidien l’interface Delicious (Dia 10).
Derrière un code d’accès, j’accumule mes signets que je taggue
intelligemment de façon à les
retrouver aisément (Dia 11). Mais l’intérêt de
l’outil en ligne ne se limite pas à cela, puisque je peux ensuite informer
d’autres utilisateurs de Delicious parmi mes amis (Dia
12), des sites que j’ai marqués. De même, je peux me brancher sur le
profil de tel ou tel internaute de mon réseau pour découvrir les sites qu’il a,
lui aussi, marqués. Et puis, chaque tag utilisé renvoie à une page reprenant
tous les sites marqués par ce mot-clé. Chaque bonne adresse ainsi identifiée
affichant le nombre des internautes qui l’ont plébiscitée : un véritable
hit parade qualitatif (Dia 13). Et ces
utilisateurs experts, je peux apprendre à les connaître et finir par
reconnaître à certains d’entre eux un profil de leader d’opinion. Se mettre à
l’école de tel ou tel n’est plus alors un vain mot.
Un intégrateur de publication
sociale

En ouvrant mon logiciel de
navigation, chaque matin, je prends la peine d’activer mon outil de
publication, vrai petit couteau suisse 2.0 (Dia 14).
C’est la plate-forme Diigo. C’est aussi un instrument du web participatif. Son
but : partager en croisant les plates-formes de publication. Tout commence
quand je trouve une bonne référence en ligne. Ou que mes correspondants Twitter
m’en suggèrent une, nous verrons cela dans un instant. Diigo me permet d’abord
de la publier dans Delicious. En acceptant de lier les deux outils par mon
identifiant et mon mot de passe, je fais les deux opérations en une. Zou, un premier clic mémorise l’info dans Delicious et
la publie à destination d’un premier réseau. Mais l’instant d’après, je
continue à jouer l’interactivité. Diigo me permet d’envoyer par mail, non
seulement l’adresse mais aussi une citation (un extrait pris mis en
surbrillance) augmentée d’un commentaire, soit à des partenaires identifiés par
leur adresse mail (Diigo est couplé avec mon carnet d’adresses Yahoo) ou à
d’autres utilisateurs de Diigo, appartenant à tel ou tel groupe d’intérêt que
j’ai créé. Ainsi, une info concerne-t-elle les collègues de mon service
formation, ou plutôt tel ou tel groupe de relations… zou, le message est envoyé en une opération. Mais ce
n’est pas fini : Diigo me permet également de publier la bonne page
trouvée sur mon blog, au creux
d’un article que je compose immédiatement. Et hop… troisième rebondissement. Et les réseaux sociaux, me direz-vous ? Et bien
Diigo y a pensé : Un clic pour adresser maintenant ma trouvaille sur
Facebook et /ou sur Twitter ! En effet, ces deux plates-formes figurent
parmi les réseaux sociaux coordonnés à l’interface Diigo (Basculer sur un site avec barre d’outil Diigo).
J’écoute aussi le gazouilli
des veilleurs

(Dia 15)
Il aura fallu que je le teste pour en expérimenter l’intérêt, tant au départ,
je le croyais gadget. Twitter, c’est l’instantané en 140 caractères maximum
envoyé à une série de personnes qui se sont abonnées à votre fil de publication
en temps réel. Et, par réciprocité, c’est aussi l’opportunité pour vous, de
suivre la ligne éditoriale d’autres utilisateurs de l’interface. C’est d’abord
et avant tout donc, un réseau de personnes expertes dont on suit les
publications en temps réel. Expertes dans leur domaine… mais peu importe de ce
dont il s’agit. Je suis des spécialistes en Education aux médias, mais vous
pourriez en faire autant en analyse transactionnelle, en gestion mentale, en
cuisine chinoise, en pratique du macramé…Là aussi, le grand intérêt, c’est que
les mots clés (#hachtags) sont utilisés pour fédérer les intervenants sur une
même question. Et puis, selon le principe des réseaux sociaux, les amis de mes
amis ont des chances de devenir les miens, si nous sommes bien préoccupés par
les mêmes thématiques. [Facebook joue un rôle identique, même si le panel des
relations que l’on y accepte a plutôt tendance à s’élargir largement pour y
admettre des amitiés tout autant si pas plus que des relations de travail. Nous
reviendrons à Facebook par la suite, car il ne faut pourtant pas le considérer
comme un réseau social uniquement ludique ou mondain.] Mais achevons, dans le
temps imparti, d’évoquer Twitter.
Accessoire de première
nécessité

Quand il s’agit de faire bref
parce que votre message doit s’inscrire en moins de 140 caractères (Twitter),
un outil comme TinyUrl s’avère indispensable. Personnellement, je l’ai intégré
à mon navigateur, de sorte qu’un clic droit sur une page m’offre immédiatement
le raccourci : « Create TinyUrl for this page ». L’énonciation
est claire : en lieu et place de l’URL originale (parfois très longue) de
la page que votre écran affiche, vous sollicitez un service en ligne qui
octroie une adresse de substitution, plus courte et qui pointera pendant
quelques jours au moins sur votre document en ligne. L’intérêt, c’est de faire
une citation condensée à l’intérieur des 140 caractères admis par Twitter. Et
puis, j’y ai adjoint la fonction Twitpix qui permet de publier des images, là
où l’interface initiale se limite au mode texte. Un clic droit sur une image
> Envoyer vers > Libeller la bonne adresse Twitpix de mon compte et
l’image est disponible pour ceux qui suivent mes publications.
Agrégateur de flux (Dia 17)

Tous les baroudeurs du net ne
tiraillent pas encore en temps réel en salves de 140 ! Par contre, la
plupart ont commencé de publier de longue date sur des blogs, une technologie
qui simplifie la consultation des abonnés par la publication automatique de
flux de syndication de contenu. Oh, le gros mot que voilà ! Syndication de
contenu ! Si le mot vous échappe, vous connaissez le logo qui le
représente, j’imagine. Mon petit tour quotidien des popotes du net (je devrais
dire des papotes) se fait en un écran : celui de mon agrégateur. J’y ai
inscrit les flux des blogs que je désire suivre. Toutes nouvelles publications
sur ceux-ci me sont immédiatement envoyées sous forme de table des matières
interactive. C’est en quelque sorte une revue de presse dynamique. Et je n’en
prends que ce que je veux. Un article m’intéresse-t-il ? Je clique sur son
titre pour le consulter en direct. Sans quoi, je feuillette et je passe !
Quel temps gagné… quel suivi efficace aussi des contenus dynamiques de mes
bonnes adresses online.
Facebook (Dia 18)

A ceux qui seraient convaincus
que Facebook n’a d’autre utilité que celle d’un carnet mondain virtuel, il
faudra préciser que, comme tout moyen de communication, il est utilisé aussi
par bon nombre pour faire du commerce et pour établir des contacts
professionnels performants.
En effet, à côté de l’inscription
de profil personnel, il y a la possibilité d’inscrire des groupes de
sympathisants à une cause, à une thématique, à une marque. Cela autorise alors
des interactions ciblées. De même, il existe des profils appelés
« Pages », spécialement conçues pour les collectivités, les sociétés,
les associations… Il s’agit bien là d’interactions professionnelles qui
s’établissent dans une interface dont les utilisateurs du grand public ont déjà
une large appropriation.
Alors, comme associations du
secteur non marchand… en formation, notamment… peut-on échapper à une réflexion
quant à la présence sur Facebook. Tarder à se poser la question, c’est reporter
la décision d’aller y voir… car il semble désormais incontournable de saisir
toute opportunité d’entrer en liaison avec des partenaires. Mais je laisse
Pierre Lelong revenir sans aucun doute sur le sujet quand il sera question
d’e-recrutement.
Pour ma part, j’ai un peu à
contre courant de la tendance générale de la maison qui m’emploie, ouvert un
espace Facebook pour mon association… une dynamique qui s’élabore très
lentement, car le rôle de Community Manager ne s’improvise pas… (Avez-vous
entendu parler du concours autour des tongs Yves Rocher de cet été ? Entre
autres exemples). Mais il est clair qu’on ne peut plus faire marche arrière.
Média animation présente sur Facebook, et qui envisage de le faire sur Twitter…
alors que plusieurs membres de son personnel y sont déjà à titre individuel…
une orientation d’usages médiatiques qui se cherche… mais qui doit progresser.
Et j’ai envie de dire surtout dans les milieux de la formation… si nous voulons
être éveillés concernant les orientations qui se prennent inévitablement et
pour lesquelles une certaine expérience pratique est préalable au développement
d’un esprit critique de bon aloi, ni trop alarmiste, ni trop béat.
Pearltree (Dia 20)

D’autres outils ? La liste
pourrait s’allonger sans fin… car il s’en découvre de nouveaux chaque jour. Un
p’tit dernier pour la route : une perle. C’est un réseau qui concentre
utilisateurs du net et bonnes trouvailles, avec la possibilité de s’approprier
les bonnes trouvailles des autres ou de collaborer pour construire des
arborescences cognitives de qualité. Pearltree, c’est une interface
schématique, graphique simple. Elle opère un peu comme les cartes heuristiques…
Tiens voilà encore un autre outil dont il faudrait que je vous parle… Et je ne
vous ai rien dit de LinkedIn, ni du module Add this… encore un couteau suisse.
Mais le temps de la conclusion est là.
Derrière les outils, une
attitude nouvelle
Quid d’être formateur à
l’heure des réseaux sociaux ?
Disposer de nouveaux outils
oblige à développer de nouvelles démarches et entraîne inévitablement vers d’autres
stratégies. Selon moi, on est passé du Pull au Push. Je m’explique :
depuis plusieurs années, déjà, ma journée de travail commençait par la
réception de mon courrier. Quand il s’est mué en courriel, le mode opératoire
s’est adapté. Côté internet, on en était à aller chercher de l’info ou à la
fournir sous la forme figé de sites statiques à éditeur unique. En
caricaturant, je dirais qu’aujourd’hui, je ne cherche plus tellement sur
Internet et que je publie très rarement seul. Par contre, il m’arrive automatiquement
beaucoup d’infos et j’en construis énormément en collaboration avec tout un
réseaux d’experts que je me suis choisis au détour de mes contacts. Conclusion,
aujourd’hui, un nouvel habitus technique s’est installé comprenant deux, trois
incontournables : ouvrir la session Diigo de publication croisée et celle
de Delicious pour le partage de signets. Ouverture de Twitter pour identifier
qui est déjà en ligne parmi les membres de mon réseau expert. La journée
commence donc prioritairement par la mise en réseau. J’ai d’ailleurs doté mon
navigateur des modules qui intègrent les périphériques évoqués : Delicious
apparaît sous la forme de deux boutons dans ma barre d’outils. Les moteurs de
recherche sont intégrés eux aussi. Chaque nouvelle série de publications de mes
abonnés Twitter fait s’ouvrir automatiquement un pop up qui attire mon
attention. Une alerte, en quelque sorte.
Et donc, après avoir figurés sur
le haut du pavé, ramenés à un usage plus pratico-pratique, les moteurs et
annuaires (re)deviennent donc de simples outils de localisation d’infos…
uniquement quand j’en ai besoin… Désormais, la recherche qualitative, la
prospection des nouvelles tendances et pratiques, c’est dans un travail
collaboratif qu’elles s’élaborent, avec le réseau de mes experts identifiés et
mûrement choisis. Plus on partage, plus on a des chances, chacun, de trouver ce
que l’on cherche, ce qui nous fait sens, ce qui répond à nos besoins. L’heure
est à la collaboration. Gratuite…. et terriblement rentable, si on choisit bien
ses partenaires. Certes, direz-vous, c’est parce que je travaille dans le
secteur non-marchand, que cette attitude est « rentable ».
Personnellement, je dirais plutôt que je travaille dans le monde de la
construction des savoirs d’aujourd’hui et de demain. Je suis donc convaincu que
ce que je viens de décrire n’est pas le propre d’un secteur d’activités
(non-marchand) mais que c’est bien la préfiguration d’un modèle qu’il faudra
envisager de mettre en place partout où l’on souhaite faire progresser les
connaissances, fut-ce à l’intérieur des entreprises, où l’on ne renoncera pas
pour autant à l’esprit de saine concurrence et de protection des données
confidentielles à haute valeur ajoutée, mais où l’on renégociera la manière de
le faire. C’est inévitable, à mon sens.